Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Les mythes énergétiques

La consommation mondiale d'énergie doit être divisée par sept dans les décennies qui viennent...

Il n'y a pas d'énergie renouvelable.

Il y a seulement de très mauvais carburants gratuits (les marées, le vent et la lumière solaire essentiellement) qui ne sont pas utilisables comme tels.

Pour en tirer quelque chose - toujours avec de très mauvais rendements thermodynamiques -, il faut des installations gigantesques et non durables, qui consomment énormément de ressources non renouvelables (béton, métaux non ferreux, fibres de carbone, terres rares, matériaux composites, cellules photovoltaïques, etc …), tant pour leur construction que pour leur exploitation et leur maintenance.

Ces carburants "gratuits" sont gratuits précisément parce que, dès le départ, leur entropie est trop élevée (donc leur qualité trop faible) pour en tirer quoique ce soit de rentable dans des laps de temps courts, avec des densités énergétiques compatibles avec les activités humaines.

La photosynthèse réalisée par les arbres, capturent de la lumière solaire dans ses biomolécules, mais il faut trente à cinquante ans pour fabriquer ainsi un arbre adulte.

Il n'y a jamais de miracles en physique : pour aller vite et/ou faire beaucoup, il faut payer très cher (en énergie, en ressources et, donc, en argent) !

Il est indispensable d'éradiquer tous ces mythes de la "transition énergétique" ou des "énergies renouvelables", etc …

Les carburants "forts" à haute densité énergétique (l'uranium, les hydrocarbures, etc …) existent en quantité limitée dans le monde terrestre ; ils résultent de processus physiques qui ont demandé des milliards ou des centaines de millions d'années de transformations lentes dans les étoiles, d'abord, et dans la croûte terrestre, ensuite. Aucun n'est renouvelable et tous leurs gisements sont en passe d'être rapidement (un siècle, au plus, au rythme actuel) épuisés ou inaccessibles.

La fusion nucléaire est un faux espoir car elle implique de très mauvais rendements globaux et, pour extraire l'indispensable hydrogène, elle requiert des destructions massives de cette eau douce qui est le liquide de vie le plus précieux et le plus pénurique déjà.

La seule filière énergétique qui perdurera est l'hydroélectricité ; mais presque tous les sites pouvant recevoir un barrage sont déjà en exploitation.

Tout le reste n'est que leurre et baliverne. Il n'y aura aucune transition énergétique ; il n'y aura rien de neuf après le pétrole et l'uranium.

La pénurie énergétique est inévitable.

Le problème n'est pas de produire de l'énergie autrement ; le problème est d'en consommer, dès maintenant, beaucoup moins.

L'hydroélectricité fournira, au mieux, 10 à 15% de la consommation actuelle. Cela signifie que, dès 2050 (la population mondiale sera de 10 milliards d'humain, à ce moment), il faudra diminuer par 7 notre consommation globale d'énergie (c'est la seule "transition" qui vaille).

Cette consommation globale est le produit de deux facteurs : la population mondiale et la consommation moyenne d'énergie par humain. Tous deux doivent diminuer drastiquement et urgemment.

Les deux mots d'ordre sont donc, dès maintenant : décroissance démographique (contrôle des naissances, planning familial, incitation à la stérilisation, etc …) et décroissance consommatoire (frugalité).

Tout le reste n'est que bavardage idéologique et somnifère politicien.

Marc HALEVY, juillet 2018