Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Une tentative de prospective pour la Santé

Et demain comment vivrons nous la santé, l’équilibre, le bien-être ? À l’échelle individuelle et d’un point de vue collectif ?

Commençons par briser les ailes au transhumanisme qui est une fumisterie charlatanesque. Les mythes de l'immortalité et de l'homme augmenté (le héros demi-dieu) sont vieux comme le monde et le fait de les resservir à la sauce technologique est une régression et non un progrès.

 

Heureusement, les faits sont là :

  1. L'espérance de vie moyenne dans les pays développés diminue car les limites naturelles de bonne alimentation et de bonne hygiène de vie ont été outrepassées.
  2. La population mondiale, à l'équilibre écologique (lorsque toutes les ressources non renouvelables seront épuisées), ne pourra dépasser deux milliards d'humain. Si l'espérance de vie devait augmenté encore, ce nombre devrait diminué proportionnellement.
  3. Le problème n'est pas de vivre longtemps (pour quoi faire, d'ailleurs ?), mais de vivre bien. La survie biologique longue sans une intense vie spirituelle joyeuse n'est qu'une longue déchéance.
  4. L'augmentation mécanique de l'homme au moyen de superordinateurs "connectés" au cerveau, de nano-robots disséminés dans le corps et de cyber-prothèses dans l'exosquelette est une mythologie puérile : le mécanique et l'organique sont ennemis (l'organique rejette le mécanique) et ne deviennent compatibles que dans les rares cas où leur interaction est minimale.
  5. L'augmentation chimio-psychique de l'homme est une autre escroquerie (une resucée du psychédélique). Et si l'on commençait à apprendre à lire, à écrire et à compter convenablement à cette majorité d'humains pour qui la vie de l'esprit se limite à choisir un programme télé ou un jeu vidéo pour la soirée.

 

Disons-le nettement : les promoteurs de la mythologie transhumaniste n'ont qu'un seul but : mettre la main sur la recherche médicale mondiale afin d'en détourner les résultats à leur profit. Exit, donc, cette pantalonnade …

La revue scientifique spécialisée "Frontiers in Physiology" publiait, récemment, cette évidence : "L'espèce humaine a atteint ses limites quant à sa taille, sa durée de vie et ses performances physiques. Le changement climatique et la pollution ne pourront que les faire régresser". Dont acte !

Trois axes d'investigation prospective s'ouvrent.

  1. Le fait que la démographie mondiale doit diminuer drastiquement dans les deux siècles qui viennent, remet en selle les problématiques difficiles, épineuses et dangereuses de la limitation des naissances, du planning familial, de la contraception, de l'avortement, de l'eugénisme, de la stérilisation, … : le problème n'est pas de libéraliser les mères porteuses, mais bien de juguler le désir d'avoir des enfants, surtout dans les régions où l'on en fait beaucoup trop. Comme les guerres humaines, de plus en plus robotisées, ne seront plus le régulateur démographique qu'elles furent longtemps, le problème se réglera à partir de la Nature elle-même : dérèglements climatiques, pandémies, épizooties, famines, … et du règlement des flux migratoires qui accompagneront ces calamités naturelles et affecteront la bonne santé sociétale.
  2. L'espérance de vie maximale moyenne est approximativement atteinte (95 ans pour les femmes et 91 pour les hommes, semble-t-il). La proportion des personnes qui atteindront cet âge, ne fera qu'augmenter, impliquant un vieillissement moyen de la population. Statistiquement, chaque tranche d'âge sera représentée par un nombre égal de personnes donc, en gros, un tiers de moins de trente ans, un tiers entre trente et soixante ans et un tiers de plus de soixante ans. On comprend que la bonne santé collective passe par la refonte profonde de l'âge de la retraite, du financement des pensions, de la prise en charge des soins de santé, …
  3. De tout ceci, il vient que les problématiques médicales prioritaires seront celles de la naissance (à limiter) et de la vieillesse (à valoriser), avec, pour conséquence, un prise en charge par les personnes elles-mêmes de leur bonne santé personnelle entre naissance et vieillesse : se maintenir en bonne santé sans guère passer par le système médical (sauf urgence et gravité), c'est-à-dire par le développement de bonnes pratiques diététiques et hygiéniques. Ce mouvement est déjà en cours aujourd'hui notamment au travers des alimentations "bio" et des médecines orientales qui ont toujours été plus préventives que curatives.

Marc Halévy pour Ludovic Viévard (Fondation APRIL)

Janvier 2018