Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

La juste place de l'Etat et du politique

Les leçons des sondages et études préélectorales …

A l'approche des élections présentielles françaises (avril 2022), deux phénomènes sont caractéristiques.

 

Le premier point fort est la défiance croissante envers les partis politiques de tous les bords, ce qui témoigne d'une désidéologisation nette du politique : "la société idéale" et "l'homme idéal" ne font plus rêver grand monde. Le politique a un rôle d'efficience à régler les problèmes réels et concrets, et non de bâtir une société "meilleure" sur base d'un modèle quelconque (en général obsolète et puéril). Le réalisme l'emporte – définitivement, je l'espère – sur l'idéalisme. Les fantasmes idéologiques se sont dissous dans le bain acide des réalités économiques, géopolitiques, ethniques, écologiques et sanitaires.

 

Le second point fort est l'effondrement de ce que l'on a coutume d'appeler la "gauche", ce qui n'est évidemment pas sans rapport avec le premier point fort, ci-dessus – sans doute parce qu'elle est de loin plus idéologique que les autres mouvances - : socialisme, trotskisme, communisme, gauchisme, écologisme (cette escrologie qu'il ne faut surtout pas confondre avec l'écologie sérieuse) et autre wokisme sont tous moribonds … et c'est une excellente chose. Toutes ses mouvances se sont construites sur la notion  de "justice sociale", c'est-à-dire, en réalité, sur celle d'égalitarisme. Or, il est évident que l'individualisme montant (qui est autonomisme et non pas égotisme) répugne radicalement à cette égalisation forcée et à l'éradication de toutes ces différences qui forment la richesse de toutes les communautés, petites ou grandes.

 

La politique, c'est l'Etat, pas la Nation.

Cette notion de Nation, qui est une pure invention artificielle du 19ème siècle, doit être prise ici au sens de la globalité des populations et communautés vivant sur un territoire historique, avec leurs aspirations, leurs habitudes, leurs activités, leurs croyances, leurs modes de fonctionnement, leurs règles de vie, leurs préférences, etc … qui ne regardent aucunement le politique.

L'Etat – donc le politique – n'est pas là pour construire quoique ce soit ; il n'est là que pour garantir du bon ordre sur le Chantier ; ce que l'on y construit ne le regarde pas !