Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

L'Empire contre l'Etat.

Il est temps de quitter l'étatisme et d'entrer en continentalisme !

Enfin, après la grande cure d'étatisme du 20ème siècle, on commence à voir paraître des études, de ton neutre et scientifique, avec chiffres à l'appui, qui montrent qu'à tous les points de vue, le libéralisme (même partiel, tel qu'il a fonctionné à certaines époques, dans certaines zones du monde) a toujours réussi à produire et à distribuer de la valeur d'utilité bien mieux que tous les autres régimes politico-économiques.

 

On commence à comprendre que la loi de l'offre libre et de la demande libre, est la seule règle d'une démocratie qui puisse fonctionner de façon satisfaisante.

Mais bien sûr, le libéralisme n'est pas l'anarchie ; il se base sur les principes d'autonomie, d'interdépendance et de responsabilité, et requiert des institutions économiques (et non pas politiques) qui établissent les règles et se dotent des outils pour faire respecter ces trois principes de base.

 

Partout où l'Etat se mêle de s'occuper de la richesse (pas seulement économique et financière), partout il appauvrit le pays (par exemple, en France, en matière d'instruction, d'éducation, d'enseignement et de recherche …, ou en matière de santé publique, …).

Ce n'est pas du tout par hasard qu'il en soit ainsi : les marchés fonctionnent par ajustements démocratiques permanents alors que les Etats fonctionnent selon un modèle idéologique qui ne s'adaptent presque jamais à la réalité et dont la mise en œuvre coûte globalement plus cher que ce qu'il ne rapporte.

 

Peu à peu ressuscite un vieux débat qui redeviendra central dans les décennies qui viennent, et qui est lié aux effondrements conjoints des étatismes et du mondialisme, et en la montée en force des continentalisations (économiques, culturelles, religieuses, technologiques, politiques, …).

Ce débat nouveau remet en selle l'idée de l'Empire qui, en fait, équivaut à l'idée de "continent fédéré".

Il y a huit continents qui s'installent aujourd'hui, avec des tentations impériales plus ou moins marquées : le Sinoland (très impérial), le Russoland (très impérial), l'Angloland (assez impérial, mais d'une autre manière, plus isolationniste qu'impérialiste), l'Islamiland (qui voudrait avoir l'air – surtout Erdogan ou Daesh – mais qui n'en a pas l'air du tout) ; à l'autre bout du spectre, il y a l'Afroland qui est en train de devenir une pure colonie du Sinoland et du Russoland (avec quelques petites miettes laissées à l'Islamiland) et il y a le Latinoland, gangrené de l'intérieur, par la drogue, la corruption, les trafics et des tyranneaux d'opérettes.

Et puis, il y a notre Euroland qui pourrait devenir un véritable Empire pacificateur (puissant mais non violent), promoteur et garant du nouveau paradigme, arbitre des élégances et des conflits, continent de la sagesse et de "l'âge adulte de l'humanité". Mais pour cela, il est impérieux que l'Euroland s'exorcise de ses vieux démons étatistes et nationalistes, et comprenne que l'Empire ne remplace pas les cultures et économies locales mais que, au contraire, il les promeut, les protège et les stimule.

 

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