Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Banque et finance

Disjoindre radicalement la banque de la finance.

L'argent (l'unité monétaire) symbolise une destruction de néguentropie (une consommation de ressources humaines et/ou naturelles). Il représente une dette, donc, et non un avoir. Le système financier mondial s'est perverti dès lors qu'il a inversé le sens de l'argent en en faisant le symbole d'une production de néguentropie et donc d'une promesse de valeur d'usage future à partir d'une néguentropie déjà détruite. Toute cette spéculation qui tue l'économie, s'est glissée dans l'interstice offert par cette inversion de sens.

Il faut disjoindre radicalement et irréversiblement le monde de la banque et celui de la finance. La banque est une machinerie logistique et rien d'autre : cette machinerie logistique de l'argent est constituée d'un réseau immatériel coopératif de comptes individualisés et personnalisés où l'on prête moyennant intérêt et où l'on dépose contre intérêt moindre (la différence entre ces taux d'intérêt servant exclusivement à faire fonctionner la machine).

Le rapport entre crédit et dépôt doit demeurer strictement inférieur au taux lombard (1 pour 9), sous l'étroit contrôle de la banque centrale européenne qui, de plus, assume la responsabilité du volume de la masse monétaire en circulation, des réserves en métaux précieux qui servent d'amortisseurs aux à-coups conjoncturels, et des taux d'intérêt pratiqués entre elle et les banques commerciales.

Il doit être interdit, strictement, aux banques, de pratiquer toute forme de spéculation et, bien plus profondément, de "financer la finance", c'est-çà-dire de prêter aux spéculateurs des fonds destinés à leur spéculation (les spéculateurs doivent impérativement assumer leur vice sur leurs fonds propres).

Marc Halévy, 28 avril 2013.