Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Vous avez dit "génération Y" ?

Leurs parents étaient Beatles et soixante-huitards, hippies et Joan Baez, et eux, ils accumulent et zappent …

Comment la génération soixante-huitarde qui voulait tant tout changer vers plus d'amour et de paix, vers plus de joie et de beauté, a-t-elle pu engendrer des enfants dont les caractéristiques majeures sont leur seul intérêt immédiat et l'addiction au zapping généralisé ?
Ces deux caractéristiques n'en font qu'une, en fait, car l'impatient zappe dès que l'intérêt d'une chose se dissimule. Tout, tout de suite … ou pas du tout. Ces jeunes gens sont portés par une folle course perpétuelle à l'accaparement de tout, contre la montre, contre le temps. Ils sont noyés dans la matérialité, dans l'avoir, dans la peur de perdre ou de manquer. Ils sont insatiables et cultivent, en tout, le moindre effort. Leur égocentrisme, leur nombrilisme, leur narcissisme sont sans limites.
Le dernier homme de Nietzsche, ce sont eux :
"Il est temps que l’homme se fixe à lui-même son but. Il est temps que l’homme plante le germe de sa plus haute espérance.
Maintenant son sol est encore assez riche. Mais ce sol un jour sera pauvre et stérile et aucun grand arbre ne pourra plus y croître.
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne jettera plus par-dessus les hommes la flèche de son désir, où les cordes de son arc ne sauront plus vibrer !
Je vous le dis : il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. Je vous le dis : vous portez en vous un chaos.
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.
Voici ! Je vous montre le dernier homme."


Marc Halévy, 01 novembre 2011.