Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Qu'est-ce donc que ce capitalisme que l'on ne saurait voir ?

Mais qu'est-ce donc, à la fin, qui se cache derrière ce mot "capitalisme" que l'on met à toutes les sauces pour donner un peu de piment à la fadeur des brouets socialo-gauchistes ? Le plus souvent, le capitalisme est dénoncé comme synonyme de financiarisme c'est-à-dire le parfait symétrique de l'étatisme. Ces deux doctrines (capitalisme financiariste et étatisme) s'opposent au libéralisme et à la libre régulation naturelle des sociétés humaines par le simple jeu des offres et des refus.

L'étatisme s'oppose au libéralisme naturel par des idéologies, des réglementations, des législations et des systèmes bureaucratiques.

La capitalisme s'oppose au libéralisme par la manipulation des marchés, les spéculations et la dictature de l'argent-roi.

On est là loin de la définition première du capitalisme entrepreneurial qui est une simple technique de financement privé des investissements privés à risque.

Le lieu central du capitalisme financiariste est la Bourse et la Banque.

Le lieu central du capitalisme entrepreneurial est l'Entreprise.

Ces deux capitalismes sont des ennemis jurés puisqu'ils inversent le rapport entre Finance (toujours spéculative) et Economie (réelle, non spéculative).

Pour les uns (financiaristes), l'Economie doit être l'esclave de la Finance.

Pour les autres (entrepreneurs), la Finance doit être la servante de l'Economie.

Il est à remarquer que l'étatisme et le capitalisme financiariste convergent et se rejoignent pour la simple raison que l'Etat est aussi un immense dévoreur de capitaux pour financer toutes ses illusions idéologiques contre-nature.

Je pense qu'il faudrait boycotter le mot "capitalisme" et lui préférer une trilogie conceptuelle : l'étatisme (la Loi dirigiste), le financiarisme (le Finance spéculative) et le libéralisme (l'Economie entrepreneuriale).

On retrouve là le principe ternaire du processus économique dont la Finance contrôle les ressources, dont l'Etat contrôle les règles et dont l'Economie (les Entreprises privées) contrôlent les activités.

Le processus économique, dès lors, est sain si ce triangle est équilatéral. Il ne l'est plus, comme c'est le cas aujourd'hui, lorsque s'hypertrophient l'Etat (comme en France) et/ou la Finance (comme aux Etats-Unis).

Marc HALEVY, 21 avril 2018