Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Contre le socialo-gauchisme !

La différence essentielle à faire entre la liberté et le caprice, entre la liberté et le fantasme, entre la liberté et la réalité, se défait. La cause profonde de cette défaite est triple. D'abord, il y a la perte de lien avec la réalité naturelle du fait de la sociopathie urbaine. Ensuite, il y a le culte grandissant du moi omnipotent tout droit venu de l'existentialisme gauchiste. Enfin, il y a l'incapacité de mettre l'homme au service de ce qui le dépasse.

Ces trois causes, sans être identiques, ont un rapport fort entre elles.

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Le libéralisme, le libertarisme et le libertarianisme sont trois déclinaisons complémentaires du même thème : l'anti-étatisme, mais sur les registres différents du politique, du social et de l'économique.

Elles ne doivent surtout pas être confondues avec le lisier de l'anarcho-gauchisme qui alimente les "gilets jaunes", les "black-blocks",  les "rétro-activismes" et autres cancers idéologiques.

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Dans l'entre-deux-guerres, donc entre 1919 et 1939, le socialisme émerge sous deux formes complémentaires mais distinctes : le socialisme universaliste qui donna l'anarcho-communisme, le marxisme-léninisme, le stalinisme, le maoïsme, etc … et le socialisme idiosyncratique qui donna le frontisme français, le fascisme italien, le nazisme allemand, le franquisme espagnol, les populismes hongrois, polonais, etc …

Derrière ces masques variés, il faut bien voir une même idéologie populaire et démagogique qui s'oppose, de toutes ses fibres, au libéralisme, au capitalisme, à l'élitisme, à l'intellectualisme et au spiritualisme … le tout sur fond d'une apologie illimitée et de la dictature du panem et circenses, et sur les principes irréfragables d'un étatisme totalitariste et paternaliste.

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Toute l'histoire idéologique du 20ème siècle se place entre deux pôles radicalement opposés : le socialisme sous toutes ses formes, et le libéralisme sous toutes ses formes. Entre ces deux pôles, de nombreux compromis ont été pensés, proposés et expérimentés. Mais ce ne furent que des compromis, forcément condamnés à ne satisfaire vraiment personne.

Aujourd'hui, en gros, de par les immenses avancées économiques et matérielles réalisés pour le plus grand nombre (production et consommation de masse obligent), le pôle du socialisme s'effondre un peu partout (le misérabilisme et le victimisme ne sont plus crédibles) … sauf, de-ci de-là, sous la forme des populismes nationalistes dont le seul carburant est la lutte, très temporaire, contre la continentalisation, l'immigration et l'islamisation.

Ce sera la tâche idéologique du 21ème siècle de sortir de cette bipolarité par le haut, par la culture, par l'intériorité, par la spiritualité.

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Toute l'histoire idéologique du 20ème siècle se place entre deux pôles radicalement opposés : le socialisme sous toutes ses formes, et le libéralisme sous toutes ses formes. Entre ces deux pôles, de nombreux compromis ont été pensés, proposés et expérimentés. Mais ce ne furent que des compromis, forcément condamnés à ne satisfaire vraiment personne.

Aujourd'hui, en gros, de par les immenses avancées économiques et matérielles réalisés pour le plus grand nombre (production et consommation de masse obligent), le pôle du socialisme s'effondre un peu partout (le misérabilisme et le victimisme ne sont plus crédibles) … sauf, de-ci de-là, sous la forme des populismes nationalistes dont le seul carburant est la lutte, très temporaire, contre la continentalisation, l'immigration et l'islamisation.

Ce sera la tâche idéologique du 21ème siècle de sortir de cette bipolarité par le haut, par la culture, par l'intériorité, par la spiritualité.

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C'est à l'écoute d'Alexandre Kojève et de ses conférences sur la pensée d'Hegel que, dans les années 1930, les pseudo-philosophes qui allaient empoisonner la pensée française entre 1945 et 1995[1], conçurent cette vaste fumisterie que sont "la notion de liberté radicale et celle d'individu auto-créé".

Ces notions absurdes alimentent encore l'idéologie des anarcho-gauchismes et des rétro-activismes : affirmation arbitraire de soi contre et malgré la réalité.

Leur corps de doctrine, selon Scruton, tient en ceci :

"Comprendre que, quelles que soient les misères du monde,

elles étaient toujours imputables à l'autre."

Le seul problème, dès lors, est de désigner cet autre puisqu'en aucun cas, la responsabilité de ses "malheurs" ne pourrait incomber à la "victime" elle-même.

Voilà une universalisation de l'image biblique du "bouc émissaire".

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Le vrai péché originel coïncide, sans doute, avec la naissance de l'ego considéré comme ayant une existence en soi, par soi et pour soi ; la naissance de cet ego vu  non plus comme une manifestation phénoménologique, locale et anecdotique d'un Devenir global et indifférencié (une simple vaguelette à la surface de l'océan), mais bien comme un être-étant autonome, hors sol, expression d'une réelle "âme" personnelle et surnaturelle.

Le "sujet" augustinien, cartésien, kantien, fichtéen, husserlien ou sartrien est le pur fruit défendu de ce triste péché originel.

Le vrai péché originel est un refus d'appartenir totalement au monde réel et d'en assumer les lois : c'est un immense péché d'orgueil.

Beaucoup de pseudo-doctrines actuelles relèvent de cet absurde péché originel et affirment, en suite de Sartre, un ego absolument libre de se prétendre ce qu'il veut ou désire, sans aucun souci de la réalité physique, biologique, psychique, sociétale, historique, généalogique, etc …

Un psychiatre parlerait, sans doute, de schizophrénie aigüe, paranoïde et anosognosique.

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La schizophrénie paranoïde (donc la rupture d'avec le Réel et l'accusation permanente des "autres") me paraît être le nom de cette maladie mentale grave et collective qui a engendré les "gilets jaunes", les anarcho-gauchistes (comme les "black-blocks") et les rétro-activismes (comme les "Indigènes de la République" ou les militants queer de la "théorie du genre", etc …),

Car c'est bien de maladie mentale dont il s'agit !

Jean-Paul Sartre (et son érotomanie perverse) et Simone de Beauvoir (et son lesbianisme honteux) en sont deux cas éminemment typiques.

Karl Marx en est un autre, bien fameux, bien fumeux !

Dans son genre, Jean-Jacques Rousseau est très bien réussi, aussi.

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Qu'est-ce qu'une idéologie ? C'est le rejet du Réel et la croyance en un Idéal, croyance prolongée par une volonté et une stratégie visant à abolir le Réel et à imposer l'Idéal.

Le temps est venu, impérieusement, d'abolir toutes les idéologies !

Le temps est venu de prendre le Réel très au sérieux et de jeter tous les Idéals au feu.

Le temps est venu d'anéantir toutes les chimères oniriques, fantasmagoriques et schizoïdes qui empoisonnent la vie dans le Réel depuis les "Humanistes" et les "Lumières".

La modernité fut le paradigme de l'Idéal ; le temps est venu de revenir au Réel.

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En suivant Platon, le christianisme, surtout depuis Augustin d'Hippone, a déclaré le Réel haïssable et a placé toute son espérance et son idée de "salut" dans l'Idéal divin tout étranger au monde vil et démoniaque du Réel.

Le cycle chrétien, en même temps que son dernier héritier, la modernité, s'achève : Dieu est mort (le dieu personnel et surnaturel des chrétiens) et, avec lui, les espérances chimériques du Salut, de l'Au-delà, du Paradis céleste, de la Béatitude éternelle, de la Cité de Dieu et de l'Immortalité personnelle.

La seule espérance, le seul salut et la seule rédemption de l'homme exigent qu'il retrouve sa juste place et son juste sens au cœur du Réel, et qu'il se mette totalement à son service, c'est-à-dire au service de la Vie et de l'Esprit.

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Dans la phraséologie socialiste, le "peuple" est cette masse unanime, opprimée et exploitée, victime des "autres" (les bourgeois, les capitalistes, les ultralibéraux, les banques, … voire les Juifs), qui aspire massivement à l'instauration … du socialisme.

Pour Karl Marx, le "peuple" (c'est-à-dire le seul "peuple" qui compte pour lui), c'est la "classe" prolétarienne … soit, aujourd'hui, de l'ordre de 17% de la population totale qui n'aspire qu'à une chose : s'embourgeoiser le plus possible.

Tout ce fatras phraséologique et idéologique est profondément ridicule !

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Je suis de plus en plus persuadé que le seul système politique qui puisse être efficace et pertinent est l'évergétisme, c'est-à-dire une gouvernance par les élites, au service du bien-vivre des masses.

La désignation de ces élites au pouvoir doit passer par une stochastocratie, c'est-à-dire un tirage au sort parmi des volontaires dont la compétence technique et la qualité éthique ont été dûment attestées.

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Le socialo-gauchisme n'ayant aucune consistance logique ou théorique intrinsèque, ni aucune validation historique - bien au contraire -, ne peut survivre qu'en entretenant soigneusement son fonds de commerce : la défense de l'opprimé (qui ne lui demande rien, en général). Il ne survit que du côté des "victimes" qu'il invente ou fabrique si besoin en est. Ce processus victimaire, cette victimolâtrie, cette victimologie, ce victimisme sont le seul socle encore possible pour ce socialo-gauchisme dont toutes les réalisations concrètes ont toujours été désastreuses.

Il lui suffit donc, inlassablement, de faire croire à un grand nombre de gens qu'ils sont des "victimes" (ce qui n'est guère difficile dans les pays où, par construction, tout le monde est atteint de sinistrose, de râlure, de ressentiment, de jalousie, de nostalgie, etc …). Il faut ensuite en désigner le "bourreau", bouc émissaire, pour que se mette en place des dispositifs et stratégies de contestations, grèves, révoltes, émeutes et insurrections, … Il faut encore emballer le tout dans une mythologie et une fascination révolutionnaires propres à exalter les esprits faibles auxquels tout ce fatras s'adresse. Alors la machine de "lutte" s'engage et grippe le fonctionnement sociétal. Et ce grippage induit des dégâts collatéraux dont sont victimes, les "victimes" … ce qui ne fait que renforcer et amplifier le processus (que le sensationnalisme médiatique se fait un bonheur d'amplifier et d'exacerber encore).

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La norme sociétale, par définition et construction, est conventionnelle, donc le reflet statistique de croyances et comportements largement majoritaires.

Face à elle, trois comportements sont possibles :

  1. le comportement majoritaire : l'adopter parce qu'on la trouve acceptable et satisfaisante,
  2. le comportement minoritaire révolutionnaire : prétendre la combattre afin de la détruire au nom d'une autre norme supposée "idéale" que l'on veut - de quel droit ? - imposer à la majorité,
  3. le comportement minoritaire visionnaire : prétendre la dépasser en proposant - sans rien imposer - de la dynamiser afin de la rendre plus riche, plus féconde, plus attrayante.

On comprend vite que le comportement "révolutionnaire" doit être radicalement mis hors-la-loi ; il est forcément violent, autoritaire et totalitaire.

La source de l'anormalité est double : soit le handicap (c'est le cas, notamment des révolutionnaires), soit le génie (c'est le cas, notamment, des visionnaires).

Dans les deux cas, la bienveillance de la majorité est de bon aloi dès lors qu'il n'y a, en face, aucune violence.

Contre Michel Foucault, même si l'on sait que la normalité d'une époque est définie par le paradigme de cette époque, il faut affirmer que l'histoire est une succession de paradigmes et non une guerre permanente contre tout paradigme.

La norme est certes relative, mais indispensable pour la cohérence globale des comportements sociétaux dans le cadre d'un paradigme donné. Il s'agit d'orthopraxie relative et non d'orthodoxie absolue.

Oui, la norme est affaire d'opinion majoritaire. Dont acte !

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Le marxisme, comme l'islamisme ou le catholicisme, est une religion cléricale, universaliste et impérialiste, fondée sur des dogmes irréfragables et des textes sacré immuables. Cette religion requiert une haine sans limite contre tout ce qui n'est pas elle ; le terrorisme intellectuel ou physique est sa norme.

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Toute idéologie - et le socialo-gauchisme en est, sans doute, l'exemple le plus flagrant - use et abuse d'un triste sophisme répété ad nauseam : si les faits réels donnent tort à l'idéologie en question - et c'est le cas pour les socialismes depuis le début du 19ème siècle -, alors ce n'est pas cette idéologie qui est fausse, c'est la puissance occulte adverse (qui est toujours largement imaginaire) qui a diaboliquement manipulé les phénomènes et les esprits pour bafouer, artificiellement et frauduleusement, la vraie vérité.

Ainsi, les socialo-gauchismes, par construction, combattent, obsessionnellement et compulsivement, la "classe bourgeoise" et le "capitalisme" qui sont de pures fictions abstraites, de purs fantasmes phraséologiques, de purs mythes ectoplasmiques.

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Toute idéologie dogmatique (ce qui est un pléonasme) est rigoureusement imperméable aux faits réels.

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L'effondrement en cours de toutes les formes de socialisme (universaliste ou idiosyncratique) sera dû au simple fait que l'antithèse du socialisme est le libéralisme et que le libéralisme n'est pas une idéologie puisqu'il est la négation radicale de toute idéologie. Un idéologie est impuissance face à ce qui nie toute idéologie, celle-ci même autant que tous ses contraires.

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Toute la "théorie" économique de Marx, reformulée par Lukács, s'inscrit dans le dualisme kantien entre sujet et objet. Selon eux, le capitalisme veut et réussit la fétichisation de l'objet et la réification (la marchandisation) du sujet. La grande vertu du socialisme serait alors la désaliénation du sujet et sa réappropriation de l'objet (la décapitalisation, la prolétarisation, la socialisation des outils de production).

Il suffit de nier le dualisme kantien pour que tout l'édifice marxiste s'écroule.

Il suffit de poser la bipolarité entre projet et trajet pour inverser radicalement et irréversiblement le regard.

Le projet est la joie personnelle de chacun, et un des versants collectifs du trajet de ce projet est l'économie, faite d'une subtil mélange de durée, de capital (c'est-à-dire de risque personnel et d'audace), de travail (c'est-à-dire d'énergie et de courage) et d'intelligence (c'est-à-dire de talents et de compétences).

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Immanuel Kant écrit dans "Fondements de la métaphysique des mœurs" :

"Dans le règne des fins tout a un prix ou une dignité. Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque chose d'autre, à titre d'équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n'admet pas d'équivalent, c'est ce qui a une dignité."

C'est une resucée de la dualité entre objet (qui a un prix) et sujet (qui a une dignité). Elle n'a pas plus de sens. Mais elle a inspiré toute la dérive socialo-marxiste.

Que l'on oppose, dans l'ordre économique, prix de marché et valeur d'utilité, je le conçois.

Que l'on oppose, dans l'ordre éthique, dignité de l'homme noble et vilénie de l'homme crapuleux, je le conçois aussi.

Que l'on affirme que ces deux ordres des choses ne doivent pas être disjoints (ni tous les autres ordres de la réalité humaine), je le conçois encore.

Mais réduire tout cela à un binaire simpliste, je le refuse carrément.

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Le capitalisme n'est rien d'autre et rien de plus qu'une technique de financement des investissements privés dans des projets entrepreneuriaux, moyennant juste rétribution financière du risque financier pris.

Le capitalisme est une technique. Il n'est pas une idéologie et encore moins une religion. Il a ses dérives - comme toute technique -, nommément : le financiarisme (la loterie spéculative aveugle et  court-termiste qui joue sans s'engager).

Le socialo-gauchisme a trouvé, dans un capitalisme "fantasmé et fétichisé", le parfait bouc émissaire imaginaire pour exorciser sa propre incapacité à améliorer le bien-vivre collectif.

 

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D'après un Sondage IFOP et le Rapport de l'ONG Conspiracy Watch : "La mentalité complotiste se banalise" :

"22 % des Français pensent qu’il existe un complot sioniste à l’échelle mondiale et 43 % des Français pensent que le ministère de la Santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins. Plus les personnes adhèrent aux thèses complotistes et moins elles accordent de l’importance à la démocratie. La barrière d’entrée dans l’univers complotiste s’est abaissée. Les 18-24 ans sont les plus réceptifs aux théories du

complot, rien ne dit que cette sensibilité passera avec les années. C’est même tout le contraire : le phénomène ne reflue pas chez les 25-35 ans, qui ont été socialisés dans l’univers numérique, et, si les seniors sont en moyenne moins complotistes, ils le sont de manière spectaculaire sur certains sujets : 87 % pensent que l’assassinat de JFK est imputé à la CIA. Le degré d’adhésion est lié à la socialisation politique. Ce ne serait donc pas lié à l’âge, mais à la génération. Par simple effet de remplacement générationnel, nous vivrons dans une société imprégnée de complotisme dans 20 ans. Avec des menaces directes pour la démocratie : incapacité à partager une norme collective, érosion de l’idée de vérité, difficile acceptation du consensus majoritaire. Ce que révèle déjà les gilets jaunes !"

Déni de réalité. Perte du sens critique. Soif de fables. Recours aux mythes. Vie mentale hors sol. Manque total de culture générale. Absence notoire d'intelligence. Apologie de l'ignorance. Refus de la vérité. Abandon du bon sens. Rejet des faits.

Notre société est largement atteinte d'une maladie mentale grave : la schizophrénie (perte de contact avec le réel) paranoïde (accusation permanente de "l'autre").

La cause de cette maladie mentale est à chercher du côté de l'urbanisation et de la technologisation généralisées, et de la perte de contact avec la réalité naturelle qui s'ensuit.

Un citadin et un geek vivent dans l'artificialité radicale et quasi pure. Ils n'ont plus de repères "cosmiques" ; ils n'ont plus que des repères "techniques".

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L'humanité ne peut survivre que si elle est approvisionnée en ressources utiles.

C'est le rôle de l'économie de produire ces ressources utiles.

L'économie a le devoir impérieux d'être optimale c'est-à-dire de produire la meilleure valeur d'utilité possible en consommant le moins possible de ressources non renouvelables.

Une entreprise, pour atteindre cet optimum, a besoin, au meilleur niveau de qualité, d'intelligence, de travail et de capital. Elle est donc un point de convergence où se rejoignent, pour y créer une homéostasie délicate et positive, des apporteurs de capital, des apporteurs d'intelligence et des apporteurs de travail.

La valeur d'utilité devient de plus en plus immatérielle donc nécessite de moins en moins de capitalisation financière. De plus, le travail sera de plus en plus assumé par des robots et des systèmes experts.

Ces deux constats signifient donc, clairement et indubitablement, un total effondrement des analyses marxistes fondées sur l'opposition (idéologique et artificielle) entre travail et capital, puisque ces deux ressources interviennent de moins en moins dans l'équation économique et sociétale.

La question, aujourd'hui, n'est plus ni l'argent, ni le labeur, mais le génie … assaisonné de courage, d'audace, d'autonomie et de persévérance !

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Il faut réaffirmer, plus que jamais, le refus biblique de tout esclavage et, surtout, de toute idolâtrie qui, toujours, voue un culte sans frein à l'objet, à sa possession, à son adoration …

Pour sortir du piège kantien du dualisme entre sujet et objet, pour libérer l'homme dans l'humain, pour sortir de l'esclavage idolâtre, il faut pratiquer deux chemins en parallèle : la prise de conscience de l'inanité du moi (le sujet) et la désaliénation vis-à-vis de la consommation des choses (l'objet).

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Au sein de l'école de Francfort, seul Theodor Adorno trouve grâce à mes yeux …

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Tout homme peut influer son monde de deux manières : par l'acte et la parole.

Sa parole ne touche que d'autres humains parlant la même langue que lui (mais personne ne parle vraiment la même langue …) ou quelques animaux familiers avec qui il est parfois possible de sommairement communiquer.

Ses actes peuvent atteindre tout ce qui est à sa portée … ce qui est, le plus souvent, dérisoire.

Mais il ne faut jamais négliger cet énorme effet d'amplification : la parole peut déclencher une avalanches d'actes, de proche en proche, chez d'autres hommes et, ainsi, gagner une puissance colossale.

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Il est plus que temps d'affirmer que le moteur de l'avenir proche ne sera ni le socialisme, ni le bourgeoisisme. Ces deux doctrines sont aussi surannées, obsolètes, sclérosantes, mortifères et inefficientes l'une que l'autre.

Encore une fois, les analyses marxistes qui les opposaient violemment, n'avaient rien compris de la réalité humaine ou, plutôt, opposaient deux traits infects de la nature humaine : la réplétion et le ressentiment.

Contre ces deux cadavres en putréfaction, il faut d'urgence inventer le libéralisme du 21ème siècle au service de la Vie et de l'Esprit.

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Il est tout de même ahurissant de constater que les deux piliers antagoniques qui fondent la doctrine marxiste (et donc socialiste), à savoir la "bourgeoisie" et le "prolétariat", sont deux fictions abstraites et artificielles qui n'existent pas, ni de près ni de loin, dans la réalité sociétale.

Cette doctrine qui a pourri tout le 20ème siècle et qui tente encore de pourrir notre époque, est un pur jeu religieux, fondé sur des dogmes sans fondement, sans réalité, sans aucune vérité. C'est hallucinant !

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Cette idée me taraude autant qu'elle me stimule : il n'y a pas deux humains qui parlent la même langue. Toute communication est très approximative. Et ce, même lorsqu'ils utilisent les langages les plus rigoureux de la logique formelle ou de la mathématique (puisque la compréhension des axiomes de base n'est jamais tout-à-fait identique entre deux personnes).

C'est peut-être cela que pointe le mythe de la "confusion des langues" lié à la magnifique légende de la Tour de Babel.

Toute écoute, même attentive, est une traduction.

Et : traduttore traditore.

Le malentendu est la règle !

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Qui est encore socialiste aujourd'hui ?

Des "victimes" autoproclamées et dûment assistées, de la "clientèle" bureaucratique et fonctionnaire, des "étudiants" qui s'ennuient en fac de "sciences humaines" et qui veulent donner un peu de piment à leur vie de petits bourgeois "révoltés", des "intellectuels" académiques obsolètes qui ruminent toujours leurs vieilleries idéologiques, quelques bobos urbains dont les défections morales et les défécations orales sont des vomissures hypocrites, … Quoi d'autre ?

Il est temps de déclarer la religion socialiste et toutes ses chapelles universalistes et idiosyncratiques définitivement révolues.

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Le mythe monstrueux de la "révolution" … Le révolutionnarisme … Althusser et consorts …

Toutes les "révolutions" de l'histoire furent des échecs sanglants qui mirent au pouvoir des dictatures pires que celles qu'elles voulaient renverser.

Toute "révolution" est une imposture !

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En démocratie, toute minorité a le droit de vivre en complète liberté mais seulement dans le respect strict et inconditionnel de la loi de la majorité.

Si une telle perspective lui est insupportable, cette minorité est invitée à aller voir ailleurs - loin - si l'herbe est plus verte.

Il est des minorités qui l'entendent ainsi. Il est aussi des minorités qui récusent le principe même de la démocratie et prônent la révolution, c'est-à-dire la confiscation du pouvoir sociétal par une minorité, contre la majorité : cela s'appelle une dictature.

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D'Alexandre Kojève à Alain Badiou et parfois même jusqu'à Michel Onfray, en passant par Sartre, de Beauvoir, Althusser, Lukács, Derrida, Foucault, Lacan, Guattari, Zizek, parfois Deleuze, et un paquet d'autres …, la "pensée" française du 20ème siècle n'a été qu'une immense déconnade gauchiste, indigente et souvent surréaliste, passablement terroriste et totalitaire.

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Comme l'exprime admirablement Adorno, la seule alternative au libéralisme, c'est l'utopie (et "l'utopie", c'est ce qui n'existe nulle part, ce qui n'a "pas de lieu" ou ce qui n'a ni n'aura pas lieu). Il n'existe donc pas d'alternative au libéralisme. Libéralisme et réalisme sont synonymes.

Mais les utopies, parfois, ont un art consommé de se déguiser en dictature totalitaire et de faire beaucoup de dégâts !

Il est donc impérieux de combattre sans relâche, avec détermination et radicalité, toutes les utopies et, par conséquent, tous les idéalismes et tous les Idéals.

Il faut détruire toute ces terminologies et ces phraséologies idéologiques construites sur des mots abstraits totalement vides de signification : égalité, peuple, justice sociale, prolétariat, révolution, démocratie directe, désaliénation, émancipation, collectivité, classe sociale, anticapitalisme, etc …

La finalité de tous les socialismes, universalistes ou idiosyncratiques, de tous les gauchismes, de tous les populismes n'est plus d'instaurer un "ordre nouveau" utopique, mais de combattre, sans relâche, le monde réel tel qu'il est et tel qu'il va, et de détruire ce qui le fait tourner, d'instaurer du chaos là où il avait, malgré plein d'imperfections, de la paix.

La seule mise en œuvre envisageable des socialismes se résume en un seul mot : l'esclavage généralisé ! Le socialisme vise l'abolition de la personne individuelle et sa totale soumission à une abstraction, instaurée et maintenue par la violence de la force : l'Etat, le Parti, le Chef, l'Oligarchie, … et ce, au nom d'autres abstractions vides de sens réel : l'égalité, la justice sociale, etc …

Sa visée aporétique est l'instauration d'une dictature totalitaire au nom d'une société sans pouvoir de l'homme sur l'homme et sans domination de l'homme par l'homme.

Nous sommes là au royaume du non-sens absolu ! La socialisme est une absurdité !

 

Marc Halévy, Du 10 au 14 mai 2019

 

[1] Sartre, de Beauvoir, Derrida, Althusser, Bataille, Levinas, Lacan, Foucault … accompagnés de Breton, Aragon, Queneau, …