2024 : Confiance en l'Euroland

Trois blocs bien distincts se dessinent dans notre monde, autour d'une certaine posture (nostalgique, habile, constructeur) expliquée (et non excusée) par les histoires, cultures et opportunités des pays. Chacun pour soi, et crispation aux frontières des mondes?

Il y a un an, j'avais osé quelques idées audacieuses pour 2023. Une bonne moitié s'est réalisée. Pour l'autre moitié, deux raisons majeures les ont... ralenties. La première est que les évolution globales sont toujours moins rapides que je le voudrais, notamment l'effondrement des monstres californiens du numérique (effondrement qui ne fait aucun doute, mais qui se révèle plus lent que prévu) et l'effondrement des mouvements islamistes (qui auraient dû être tous dénoncés et combattus par tous les pays libres du monde mais qui ne l'ont pas été … pétrole oblige). La seconde raison vient de deux guerres imprévisibles : celle que la Russie a déclenchée contre l'Ukraine et celle que le Hamas a déclenchée contre Israël. Pour 2024, il faut donc se montrer plus patient et circonspect …

Les huit continents géoculturels humains se répartiront de plus en plus nettement en trois blocs bien distincts :
1. Le bloc des "nostalgiques" impériaux avec le Russoland (néo-tsarisme), le Sinoland (néo-confucianisme), l'Islamiland (néo-califat).
2. Le bloc des "profiteurs" habiles avec l'Afroland et le Latinoland.
3. Le bloc des "constructeurs" avec l'Euroland, l'Angloland et l'Indoland mais selon des chemins fort différents, respectivement : l'autonomisme, le financiarisme et le populisme.

Russoland, Sinoland et Islamiland roulent des mécaniques et jouent les caïds, mais s'approchent tous les jours d'une fatale déroute économique.
Le Latinoland et l'Afroland sont gangrenés par les trafics mafieux, les corruptions omniprésentes et la dictature rampante.
L'Indoland a bien compris qu'aucune collusion avec ses voisins ne lui sera profitable et que ses seuls alliés sérieux sont l'Euroland et, dans une moindre mesure, l'Angloland.
L'Angloland rongé de wokisme et de trumpisme, est condamné à un sursaut salvateur avant 2027 ; sinon, ce sera sa Bérézina.
Quant à l'Euroland, il se réveille enfin ; il s'européanise et s'autonomise ; il se dégauchise et de désidéologise, il se construit sa propre défense tant militaire qu'anti-immigratoire. Confiance!

Marc Halévy, 1er janvier 2024.