L'existence sculptée

L'existence est une statue de marbre qui se sculpte, coup de ciseau après coup de ciseau, éclat de pierre après éclat de pierre. Rien n'y est réparable et chaque erreur de la main qui taille, implique un revirement de l'esprit qui conçoit pour rattraper la faute et la noyer dans une forme changée, revue, réinventée. Avec la mort, le travail du sculpteur s'achève et l'œuvre restera telle quelle est là, au musée vivant de la mémoire cosmique, pour toute l'éternité.

L'idée nietzschéenne de "l'éternel retour " (cfr. "Le gai savoir", §341) et ma théorie du temps accumulé en couches panmnésiques successives, sont isomorphes.

Tout ce qui se vit, ici et maintenant, se revivra éternellement et mêmement ; raison de plus pour vouloir se créer un existence la plus parfaite possible puisqu'alors la jouissance de cette perfection sera, elle aussi, éternelle.

Chacun se construit son propre paradis et son propre enfer, jour après jour, seconde après seconde. Chaque instant raté pave cet enfer personnel qui advient au fil de l'existence réelle. Chaque instant réussi ouvre un peu plus le champ paradisiaque de la béatitude.

Marc, 20/8/2011