Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Galilée s'est trompé

Entre mécanique et thermodynamique, il faut choisir …

Le principe d'inertie de Galilée, clé de voûte de toute la physique conservative et mécaniciste, est une idéalisation simplement fausse.

Ce principe veut qu'un corps lancé dans le vide à une certaine vitesse, continue d'avancer, à cette même vitesse, droit devant lui, pour l'éternité.

Dans l'univers réel, où le vide parfait n'existe nulle part, où partout s'insinue l'influence de tous les autres corps et se propagent des flux énergétiques divers, tout finit toujours par s'arrêter quelque part … parce que l'univers global "veut" que tout corps en mouvement s'arrête et "rentre dans le rang", par simple application du second principe de la thermodynamique : le principe d'entropie maximale finit toujours par triompher. Voilà la seule loi fondamentale de l'univers réel.

Pour le dire autrement et plus généralement, thermodynamique et mécanique sont mutuellement incompatibles. Toute la physique mécaniciste (c'est-à-dire presque toute la physique théorique jusqu'à aujourd'hui), parce qu'elle ne respecte pas les lois fondamentales de la thermodynamique, est simplement fausse.

Entre mécanique et thermodynamique, il faut choisir ; depuis Galilée, la mécanique fut choisie et mène à l'impasse colossale que nous connaissons. Il est temps d'inverser notre choix fondamental : l'univers est un système thermodynamique et non pas un système mécanique (voilà toute notre révolution paradigmatique - paradigm shift - au sens de Thomas Kuhn).

Il faut en mesurer toute l'ampleur en constatant tout ce que cela implique : par exemple, l'influence des forces à distance (les forces gravitationnelle ou électromagnétique) ou la portée de la lumière sont limitées dans l'espace où elle finissent par se diluer à un moment donné.

Il s'agit donc d'inverser le travail de Boltzmann qui, génialement, réduisit la thermodynamique à de la mécanique statistique ; il faut à présent reformuler la mécanique comme expression approximative et simpliste des lois thermodynamiques universelles.

Ainsi, l'équation de Newton (fondement de toute la physique, même relativiste ou quantique) devrait être réécrite (les lettres grasses indiquent des vecteurs) :

 

m.a=F-µ

 

où le vecteur µ symbolise la pression entropique (résultante de toutes les influences et de tous les flux réels qui peuplent l'univers réel) qui s'exerce sur tout ce qui existe. Cette force µ ne dérive pas d'un potentiel. Elle n'est pas seulement l'expression statistique de l'existence d'autres corps et flux dans l'univers ; elle est une composante fondamentale du fonctionnement même de l'univers réel. Elle rend caduque les formulations lagrangienne ou hamiltonienne qui sont la clé de voûte des physiques classique, relativiste et quantique.

Intuitivement, je soupçonne la mystérieuse composante magnétique qui, dans les équations de Maxwell, complète la force coulombienne, ou la constante cosmologique qui ennuya tant Einstein, d'être déjà des débuts - bien inconscients, sans doute - de prise en compte de la force µ.

Marc Halévy, 3 février 2015