Liberté. Egalité. Fraternité.
Liberté. Egalité. Fraternité.
Le plus immense vœu pieux de tous les temps !
Au plus profond de leur nature réelle, les hommes ne désirent aucunement - que du contraire - ni être libres, ni être égaux et ni être solidaires.
La liberté, pour eux, c'est d'abord le droit de faire tous leurs caprices, mais en aucun cas le devoir de prendre ses responsabilités, d'assumer sa vie et sa vocation, de construire sa propre autonomie.
L'égalité, pour eux, c'est d'abord pouvoir exprimer leur ressentiment, leur jalousie et leur haine à l'égard de ceux qui "réussissent" mieux dans les différentes dimensions de la vie, mais cette égalité, ils la foulent au pied dès lors qu'il s'agit de frimer, de briller, de faire le coq, de faire le fier à bras, de rouler des mécaniques.
La fraternité, pour eux, c'est profiter au maximum de la générosité collective et d'en parasiter au maximum les potentiels, tout en y contribuant le moins possible et en boycottant, autant que faire se peut, toutes les impositions que cela implique.
En conséquence, de deux choses l'une.
Ou bien, comme on le fait maintenant, on conspue cette nature humaine profonde, on culpabilise - en vain - les humains et on pallie la manque radical de spontanéité par une violence légale, administrative ou policière.
Ou bien, on ose conclure que les "idéaux" des Lumières sont des stupidités, on prend acte de la nature humaine telle qu'elle est, on rompt définitivement ce "contrat social" qui n'a jamais existé, on élimine l'Etat, sous toutes ses formes, et on laisse enfin chaque communauté de vie s'organiser librement selon ses lois et ses membres.
Très évidemment, seule cette seconde branche de l'alternative est viable à long terme. La première branche a été imposée un peu partout depuis 1870 ; elle a déclenché un siècle de guerres mondiales (militaires, économiques, coloniales, technologiques et monétaires) et elle aboutit au fiasco notoire actuel de toutes les démocraties au suffrage universel.
Il est urgent, en conclusion, de considérer l'humanité non plus comme une mosaïque d'Etats souverains juxtaposés, mais comme un réseau de communautés de vie intriquées les unes aux autres.
Il faut signer la fin de l'universalisme occidentaliste et humaniste et reconstruire le monde humain sur le principe du différencialisme dans toutes les dimensions corporelles, émotionnelles, intellectuelles et spirituelles des hommes.
Les "Nations" n'existent pas ; ce sont des inventions artificielles créées par les Etats pour tenter de se légitimer aux yeux des populations qu'ils ont phagocytées. L'idée de "Nation" est la matrice de tous les nationalismes c'est-à-dire de ce cancer mental et idéologique qui ronge l'humanité depuis que les Etats ont pris le pouvoir sur les communautés de vie, dès la Renaissance.
Toute cette logique délétère et obsolète doit être dénoncée !
Marc HALEVY, janvier 2017