Ni Paradis terrestre, ni Chute, ni Péché originel.
L'allégorie biblique du Jardin d'Eden n'a rien à voir avec un soi-disant "paradis perdu".
Le jardin d'Eden symbolise le monde de la Vie sans l'Esprit, de l'humain sans conscience de la réalité du Réel, bref : l'apologie de l'ignorance et de l'innocence.
Grâce à 'Hawah (la vivante, la conscience de vie) qui est tirée de lui, et avec l'aide du serpent ("le plus intelligent ('Arom qui signifie, à la fois : "intelligent" et capable de "mettre à nu") des vivants" qui est aussi le "devin" : Na'hash), l'humain (Adam qui n'est pas un prénom, mais le nom générique de l'humain) comprend qu'il est "nu" et "intelligent", capable de mettre le monde à nu, et, avec l'aide du Divin, il finit par comprendre que la mort, la souffrance, le travail, l'errance, … sont bien la réalité du Réel. L'innocence et l'ignorance de l'Eden sont définitivement révolus. L'humain peut donc vaquer à sa vocation, à sa mission : "mettre à nu" et construire la Connaissance, faire s'incarner l'Esprit dans la Vie.
Ainsi, notre bannissement du jardin d'Eden n'est-elle ni une punition, ni un péché originel, ni, surtout, une "chute" ; il est, tout au contraire, le haussement de l'animal humain au statut d'humain doté d'une conscience de vie et d'un accès (difficile, mais possible) à la réalité du Réel.
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