Dimanche 09 novembre 2025
De Jocelin Morisson à propos du livre "Le Secret de a Vie" de Romuald Leterrier, écrit ce début d'article :
"À l’heure où la physique elle-même remet en cause l’existence fondamentale de l’espace, du temps, et du contenu matière-énergie, la notion d’information apparaît comme la source possible depuis laquelle tout apparaît. L’information, de plus en plus considérée comme une grandeur physique, possède en effet la double caractéristique de dire quelque chose du monde et d’être porteuse d’un sens intelligible pour nous. Elle réalise de ce fait l’interface entre les deux aspects du monde que sont l’esprit et la matière. Si nous baignons dans un océan d’information auquel notre conscience donne sens en faisant apparaître notre expérience située de l’ici et maintenant, rien n’empêche cet océan d’exister au-delà de l’espace et du temps, au contraire, puisque c’est de lui qu’ils émergent."
Ce texte introductif est fallacieux car il confond allègrement réalité du Réel (hors de portée des humains) et représentation de cette réalité dans les étroits langages humains.
Si effectivement, on sait maintenant grâce à la révolution relativiste que l'espace, le temps, la matière et l'énergie ne sont que des référentiels conventionnels humains pour y représenter et y mesurer le Réel (aux fins de quantification, donc de mathématisation) ; cela n'empêche nullement ce Réel d'être un Réel vivant, donc évoluant, donc substantiel, engendrant du volume et des durées pour s'y accomplir. La Réalité du Réel implique ipso facto, une Substantialité (certes pré-énergétique et prématérielle) et l'Evolutivité de ce Réel implique, pour les mêmes raisons, une Temporalité qui mette en œuvre des durées relatives entre des événements, des phénomènes et des transformations substantielles (souvent imperceptibles à l'humain).
La non-temporalité, la non-spatialité et la non-substantialité sont les trois spécificité du Néant radical, du Vide absolu, c'est-à-dire du non-Réel.
Quand à la mode intellectuelle actuelle de tout ramener à de l'information (mot magique des "nouvelles magies"), il faut bien comprendre que toute information est le représentation humaine, dans un langage conventionnel, d'une forme porté par une substance sous-jacente.
Une "information" pure détachée de tout, comme suspendue dans le Néant, cela n'a aucun sens.
En revanche, qu'il faille créer des information pour représenter, décrire, modéliser, valider l'image de l'on se fait du Réel, est une évidence non discutable. Mais l'information n'est pas le Réel ; elle en représente certaine forme.
Quand à la nature de l'évolution du Réel (que l'humain se représente en usant de la notion conventionnelle de "temps"), la néo-thermodynamique apporte de nouvelles vues qui dépassent de très loin de mécanicisme classique (l'univers, comme un Lego, fait de briques élémentaires, interagissant par des forces élémentaires, selon des lois élémentaires).
Trois grand thèmes ressortissent de cette grande révolution physique en cours :
1. Le Réel s'engendre du volume (espace) et de la durée (du temps) pour pouvoir s'y déployer et s'y accomplir. Pour ce faire, il engendre continuellement de la substance prématérielle (de "l'énergie noire", de l'éther, de la hylé, comme on voudra) qui s'accumule et induit un Réel en expansion - tout le passé reste intégralement intact sous le présent comme la brique d'un mur repose sur la totalité des briques maçonnées avant elle, ou comme un arbre se construit en accumulant, cerne par cerne, son propre volume et son propre déploiement.
2. Le Réel évolue car il est poussé de l'intérieur par une Intentionnalité (sans qu'un finalité quelconque soit prédéfinie) qui peut se résumer à ceci : il fait tout ce qui est possible, optimalement, avec les ressources dont il dispose, pour s'accomplir en plénitude, tant localement que globalement.
3. La Réalité substantielle du Réel tend naturellement à demeurer, à conserver, à accumuler ... alors que l'Intentionnalité potentielle du Réel tend naturellement à tout transformer en vue d'un accomplissement parfait et rapide. Il existe donc une bipolarité constructrice (et non une dualité conflictuelle) fondatrice du Réel ; les deux issues sont en gros : l'entropie qui est la propension à l'uniformité globale et la néguentropie que est la propension à la complexité locale.
Tout le reste de l'article relève du délire onirico-magico-new-age.
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L'ENA ou équivalent ailleurs, c'est qu'une machine faite pour produire des technocrates exécutants dont le seul but doit être de mettre en application efficace (en esprit et en faits) les décisions prises par la gouvernance.
En revanche, cette gouvernance doit être élue seulement :
- par ceux capables d'élire en pleine connaissance de cause et qui ont prouvé qu'ils ont œuvré au bien commun,
- parmi les candidats capables d'être valablement élus du fait de leurs compétences, de leurs œuvres et de leurs mérites.
De plus cette gouvernance forgée pour le court terme de cinq ans, doit être chapeautée par une autorité mise en place pour vingt ans et dont le seul pouvoir est de trancher, rapidement et efficacement, les impasses entre les options contradictoires de la gouvernance en place.
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Les atomes et, partant, la matière ont fasciné les humains porc qu'ils y trouvaient les briques élémentaires de leur propre nature particulière ; mais les atomes - et la matière qui en découle - ne sont que des exceptions rarissimes au sein de la substance fondamentale du Réel qu'Anaximandre avait si justement appelé "Apeiron", traduction grecque exacte du "Eyn-Sof" hébreu.
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D'Hugo Petit :
"La naissance de la philosophie n'est pas seulement l'histoire de quelques hommes brillants. C'est aussi l'histoire d'une transformation culturelle radicale, d'un passage de la mythologie à la rationalité, d'une ouverture cers de nouvelles façons de penser qui continuent de construire notre monde aujourd'hui."
C'est parce que la rationalité a été pervertie, radicalisée et idéologisée en "rationalisme" ou "positivisme", que nous vivons aujourd'hui une remise en cause voire un rejet de regarder et voir le Réel comme fruit d'une Logicité intemporelle et universelle.
La Raison humaine tend vers cette Logicité, mais ne pourra jamais prétendre la maîtriser et la connaître absolument. Ce n'est pas une raison pour la vouer au gémonies comme, faute d'intelligence, de conspuer la quête d'optimalité universelle de l'évolution en quête d'accomplissement de son optimalité.
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Ordre et harmonie (Kosmos) ... voilà l'essence de la vraie musique ... qui alors échappe au piège du divertissement ou de l'art (beauté ou joliesse) ou du spectacle, mais devient méditation indépassable ...
"Aria" (en sol majeur de la suite pour orchestre n°3) de Jean-Sébastien Bach ...
Ou, du même, la "Suite n°1 ...
"Requiem" de Mozart ...
"Adagio" d'Albinoni ...
"Canon" de Pachelbel ...
Les "Nocturnes" de Chopin ...
Et tant d'autres ...
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Comment a-ton pu en arriver à confondre l'épicurisme qui est la quête de la frugalité dans toutes les dimensions de la vie, et l'évitement de toute souffrance tant intérieure qu'extérieure, tant physique que morale, tant relationnelle que spirituelle, ... avec l'hédonisme, cette triste et stérile quête effrénée, stupide et vaine, des plaisirs, surtout matériels ?
C'est Spinoza qui a sorti Epicure du piège culturel et philosophique où il avait été enfermé, en faisant la différence essentielle entre le "plaisir" et la "joie".
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Le platonisme en cherchant perpétuellement l'idéal qui est une non-réalité imaginée, mais qui serait le solution parfaite à ce que nous, les humains, considérons comme nos problèmes, a enclenché la pire des maladies mentales : l'idéalisme, c'est-à-dire la foi est la faisabilité concrète de nos fantasmes humains, trop humains.
Platon n'a pas compris une chose fondamentale : le réalité est ce qu'elle est et le problème, c'est nous, les humains avec nos fantasmes !
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L'aristotélisme, à force d'affronter les délires idéalisants du platonisme a décidé d'assumer la réalité du Réel et a, dès lors , décidé, de l'étudier avec raison (logique) et méthode (analytique).
Certes, raison et méthodes encore balbutiantes, mais riches de tous les progrès intellectuels des millénaires qui suivirent.
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Le cynisme n'est pas le rejet de l'autre, mais le rejet de l'hypocrisie.
Le scepticisme n'est pas l'impasse de la pensée, mais l'apologie de l'esprit critique. et dans la conscience de notre ignorance.
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Les dieux et même Dieu ne sont que des reflets ou projections des caractéristiques humaines, trop humaines.
Au-delà de ces infantilismes, l'humain est alors placé entre un Néant et un Tout entre lesquels il doit choisir pour mener sa vie.
L'athéisme est le choix du Néant et de la désacralisation absolue (donc de l'anthropocentrisme radical).
Le panenthéisme est le choix du Tout et de la sacralisation absolue (donc d'un cosmocentrisme intégral).
C'est devant ce choix colossal que se place notre époque ... avec 60% des gens qui ne s'en rendent absolument pas compte !