Dimanche 23 novembre 2025
A propos de "Thanksgiving Day" par Olivier Arendt :
"A l’époque du Mayflower, plus au nord, le français Samuel de Champlain vient de créer la future ville de Québec pour le compte du Roi de France. Et à proximité de l’endroit où a accosté le Mayflower, les Hollandais ont créé La Nouvelle Amsterdam sur l’île de Manhattan, qui sera baptisée New York quand ils la céderont aux Anglais.
Toutes ces expéditions se font au nom d’un Roi, d’un pays, d’un État. Ces colons du Mayflower sont donc bien différents, car ils doivent tout construire par eux-mêmes, et non rien à attendre d’un État. Ils incarnent alors cette idée du "self-made-man" qui deviendra le cœur des valeurs américaines, orientées vers le pragmatisme et l’esprit pratique.
Ensuite, il y a l’importance de la religion qui figure, ne l’oublions pas, en toutes lettres sur l’emblème des États-Unis : "in God we trust" (En Dieu nous croyons). La confiance en Dieu, c’est ce qui rassemble ces colons du Mayflower. Au cœur de tout cela, il y a la liberté religieuse qui à l’époque n’est pas possible en Europe. L’Amérique sera une terre de prédications, d’églises, de sectes et l’esprit religieux y restera présent, même omniprésent.
Enfin, il y a le rêve américain. L’Amérique, terre promise. Le monde de tous les possibles, là où tout est à construire. Celui qui permet de bâtir des fortunes comme John Rockefeller, ou Elon Musk pour ne citer qu’eux. Celui de la conquête de territoires, c’est le mythe du far West, celui aussi l’endroit où tout immigrant peut réussir du moment qu’il a le talent, la volonté et la force de caractère nécessaire."
Mais au-delà de cette fête ancestrale de l'union américaine et de la famille rassemblée, les USA d'aujourd'hui font face à une réalité radicalement dualisée entre Républicains et Démocrates, attisée par des torrents de fake-news, par la gangrène du wokisme généralisé et par des poussées délirantes de complotisme.
Le populisme erratique de Trump ne fait qu'amplifier les désunions des États naguère Unis (du moins en apparence). Le "bloc" américain s'effondre pour donner naissance à une mosaïque et des réseaux de communautés de plus en plus dissemblables où les anciens symboles d'union ("In God we trust", "stars and stripes banner", "thanksgiving day", "fourth of July", ...) ne portent plus aucune idéologie commune, mais relèvent, désormais, du folklore.
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L'Apprenti apprend le "Quoi" : la Pierre à tailler ...
Le Compagnon apprend le "Comment" : la Géométrie ...
Le Maître apprend le "Pour quoi" : le Grand Architecte de l'Univers au-delà de la vie et de la mort humaines ...
La Franc-maçonnerie opérative s'appuyait sur la dogmatique chrétienne pour répondre au "pour quoi" ; elle pouvait se concentrer totalement (comme les Compagnonnages actuels) sur le "comment" pour atteindre la perfection et la virtuosité dans la construction de ces répliques christianisées du Temple de Salomon que sont les cathédrales gothiques.
Mais avec la Renaissance, l'éclatement de la dogmatique chrétienne en branches multiples et contradictoires, la guerre des religions qi s'ensuivit, et la fin des cathédrales, en devenant plus spéculative, la Franc-maçonnerie dut revenir à la question du "pour quoi". C'est là l'origine du grade de Maître qui institue une véritable Spiritualité maçonnique au-dessus des pratiques et des dogmatiques religieuses.
Cette Spiritualité est tout entière fondée sur le meurtre profane et la renaissance spirituelle du Maître Hiram, architecte du Temple de Salomon.
Il est dommage que, dans la foulée de la création du grade de Maître, l'édifice des Franc-maçonneries dites "écossaises" se soient laissées polluer par des fumisteries chevaleresques et templières qui n'ont rien à voir avec la seule mission de la Franc-maçonnerie : construire spirituellement le troisième Temple du Grand Architecte de l'Univers.
Les délires du pseudo-chevalier Ramsay (1737) ont malheureusement flatté certains esprits et ont engendré des soi-disant "hauts grades" totalement étrangers à l'essence de la Franc-maçonnerie.
Pour moi, au REAA, tout s'arrête au 14ème grade et au RER, tout s'arrête au 4ème. Dans les rites anglais, les seuls "side degrees" authentiquement maçonniques sont ceux de "Mark Mason" et de "Holy Royal Arch".
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Il me semble qu'il y ait bien longtemps (trop à mon goût) que l'on tourne autour du rapport de l'humain au Réel, avec de nombreuses confusions, complications, tergiversations inutiles.
Pour être clair, les étapes du processus de vie sont les suivantes :
1. la réalité : elle est ce qu'elle est, indépendamment, de l'humain ;
2. la perception : l'observation parfois distraite, parfois minutieuse, mais toujours partielle et partiale de la réalité ;
3. la représentation : l'expression de ce qui est observé au travers d'un langage quelconque, toujours déformant et simplifiant ;
4. la modélisation : l'intégration, toujours intuitionnelle mais approximative et subjective, de ce qui a été observé au sein de la représentation du monde que l'on a à ce moment-là ;
5. la validation : la vérification expérimentale, toujours simplifiante, de ce modèle ;
6. l'action : l'utilisation de ce modèle enrichi pour mener à bien un nouveau projet.