De quelle "chose publique" parle-t-on ?
Je ne comprends toujours pas ce qu'être "républicain" veut dire ... C'est un de ces mots-tiroirs qui sert de fourre-tout et qui fait de la "chose publique" le centre du jeu politique, au moins, du jeu vital, à l'extrême.
Or, à ma connaissance, le "public" est le contraire du "privé" ; est-ce à dire que le républicanisme marginalise tout ce qui est "privé", c'est-à-dire tout ce qui importe vraiment ?
Wikipédia définit le "républicanisme" comme l'opposé du "monarchisme" :
"Le républicanisme est une idéologie politique centrée sur la citoyenneté dans un État organisé en république. Dans son acception politique, le républicanisme défend l'idée selon laquelle l'objectif d'un État et le sens de son existence, comme de ses décisions, doivent être le bien commun (en latin, res publica : « la chose publique ») et non la prospérité de ses seuls dirigeants.
En tant que conception philosophique de la liberté, le républicanisme pense que cela se traduit par l'absence de la domination d'un monarque. L'être libre serait donc un individu qui ne serait ni dominé par un autre ni par l'État (...).
Pour s'en assurer, le mieux est de ne pas confier l'exercice du pouvoir à une tête couronnée seule, mais à une assemblée représentant la population. La notion de souveraineté populaire découle donc en partie de cette idéologie, bien qu'elle ne lui est pas nécessairement attachée puisqu'une monarchie parlementaire peut être démocratique. Symboliquement, le concept vient faire contrepoids à celui de Royauté."
On peut en conclure que le "républicanisme" est un archaïsme qui s'oppose à toute forme de monarchisme, voire d'autoritarisme, et qui, aujourd'hui, désigne tout simplement le "démocratisme" (au suffrage universel ... ou non).
Il faut sans doute en déduire que c'est la notion "d'Etat" qui est l'enjeu de toute l'affaire et qui pose la question (le problème) de sa propre légitimité à légiférer "en général" sur des décisions qui concernent tous les citoyens sans aucune individualisation (et qui pose le principe du "tous égaux devant la loi qui est la même pour tous").
Ce qui repousse encore la problématique vers la notion de "citoyenneté".
A-t-on encore le droit et la possibilité effective de ne pas être citoyen d'un Etat (monarchiste ou républicain, démocratique ou autoritariste, populiste ou élitiste) ?
Est-il encore possible – si cela l'a jamais été – de refuser la "chose publique", de s'en extraire, de s'en libérer ? Il ne s'agit pas, alors, de prôner un quelconque anarchisme qui est un refus, plus ou moins général et plus ou moins radical, de toute forme d'autorité étatique (ou autre) ; il s'agit plutôt de laisser la liberté, à chacun, de se retirer du jeu politique et de refuser, pour soi, la notion de citoyenneté. Ou de refuser la citoyenneté telle qu'on nous l'a imposée par naissance et de choisir librement de n'en avoir aucune ou d'en prendre une autre.
Ainsi, aujourd'hui, comme beaucoup je crois, j'accepterais volontiers une citoyenneté européenne (au sens de l'UE), mais non cette citoyenneté "belge" que la naissance ou d'adoption m'a imposée d'office sans mon consentement.
C'est donc d'appartenance collective dont il s'agit. Quelle est ma communauté d'élection ? Quelle est la communauté humaine, s'il en existe une, dont j'accepte d'être membre, aux lois de laquelle j'accepte de me soumettre et avec laquelle j'accepte d'être solidaire (avec l'idée de "patriotisme" qui se profile derrière) ?
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