Spinoza : l'homme, l'oeuvre et les idées
Baruch Spinoza, également connu sous les noms de Bento de Espinosa (version portugaise) ou Benedictus de Spinoza (version latine car, en hébreu, Baruch dérive du verbe BRK : "bénir" d'où : Benedictus ou Benoît), est né le 24 novembre 1632 à Amsterdam et est mort le 21 février 1677 (à 45 ans, donc) à La Haye. Il a vécu toute sa vie en Hollande (une région des actuels Pays-Bas).
Spinoza (1632-1677) suit de peu Galilée (1564-1642) et Descartes (1596-1650), et est contemporain de Pascal (1623-1662), de Newton (1643-1727) et de Leibniz (1646-1716).
Il est le premier penseur authentiquement moderne c'est-à-dire libéré des chaînes de la pensée scolastique médiévale qui, dans le cadre strict de la théologie chrétienne, tentait d'allier le Ciel (Platon) et la Terre (Aristote). Descartes n'est pas moderne : il est encore très scholastique (Spinoza lui en fera d'ailleurs reproche ce qui installa, entre eux, dans le chef de René Descartes, une inimitié féroce), il est encore emberlificoté dans les catégories conceptuelles et dans les problématiques théologiques propres au Moyen-âge. Parce que Juif, sans doute, formé à l'herméneutique toraïque et à la dialectique talmudique, Spinoza n'est pas empêtré dans ces rets ecclésiastiques : il est théologiquement libre, ce que Descartes n'est pas. Il est prudent, cependant. Sa devise, sur son blason portant rose et épines (Spinoza ou Espinosa dérivant de "épine"), affiche sa devise latine : CAUTE : "prudemment, précautionneusement".
Un autre héritage souvent passé sous silence, de Spinoza, est son côtoiement avec la Kabbale, cette mystique juive, naturaliste, émanationniste et panenthéiste. Le rabbin d'Amsterdam, qui signa le décret d'excommunication de Spinoza, fut aussi le premier traducteur vernaculaire du traité "Shéarim Shamaïm" ("Les portes du ciel" ) du rabbi Abraham Cohen de Herrera, grand kabbaliste sépharade qui habita un temps à Amsterdam dans la jeunesse de Spinoza.
Enfin, dès ses dix-huit ans, Spinoza fréquenta assidûment les cercles libres-penseurs de sa ville dont les frères De Witt, proches du pouvoir (l'un d'eux fut Stathouder) d'avant la répression de Guillaume d'Orange et ses protecteurs jusqu'à leur assassinat. C'est là qu'il appris le latin (lors de ses études juives au Talmud Torah et à la Yéshivah, il n'utilisait que l'espagnol - le ladino, pour être précis - et l'hébreu).
L'homme …
En 1650, Spinoza a dix-huit ans. Il est à la charnière entre judaïsme orthodoxe et libre-pensée. Il connaît les textes hébreux et découvre les écrits grecs et latins. Il sent confusément que son judaïsme de la lettre (le judaïsme talmudique et halakhique de la "loi" tatillonne et omniprésente) n'est que l'apparence d'un message bien plus vaste, bien plus profond : celui du kabbalisme mystique et naturaliste. Il ne croit déjà plus en l'essence révélée de la Torat Moshé (les cinq livres du Pentateuque qui sont le socle foncier de la pensée juive). Il découvre alors la libre-pensée hollandaise et les philosophies antiques. Il est à porte-à-faux. Sa communauté tranchera et prononcera son 'hérèm (son "excommunication" au sens étymologique c'est-à-dire son expulsion hors de la communauté "portugaise" d'Amsterdam, qui n'a rien de commun avec les excommunications éternelles et universelles hors de la religion telles que les connaît le catholicisme - Ce 'hérèm ne fait en rien perdre, à Spinoza, ni sa qualité de Juif, ni son droit à fréquenter d'autres communautés).
Il n'empêche que cette excommunication fut un choc, un traumatisme … mais surtout une libération. A sa suite, Spinoza vécut solitaire - mais guère isolé puisqu'il entretint une abondante correspondance avec de nombreux penseurs de son temps, y compris Henry Oldenburg, secrétaire de la très londonienne Royal Society, Descartes et Leibniz (qui le visita en Hollande). Il gagna sa vie en exerçant le métier de tailleur et polisseur de lentilles optiques où il parvint à édifier une belle réputation internationale.
Sa vie fut frugale, ascétique, célibataire, tranquille, entièrement consacrée à son métier, à sa méditation et à l'écriture de ses ouvrages. Afin de préserver cette tranquillité, il alla même jusqu'à refuser le poste de professeur pensionné de l'université d'Heidelberg que lui proposa le Prince électeur du Palatinat. Il résida dans plusieurs villes hollandaises (Rijnburg et Voorburg), entre Amsterdam où il naquit et La Haye où il mourut.
Toute sa vie adulte fut envenimée par de virulentes accusations d'athéisme dont les bien-pensants hollandais, calvinistes et puritains, le harcelèrent. Il ne publia, de son vivant et sous son nom, qu'un seul ouvrage de jeunesse : "Les principes de la philosophie de Descartes" (les notes d'un cours qu'il donna, comme précepteur, à un riche gamin local nommé Casearius). Le "Traité théologico-politique" sortit anonyme, nanti d'une adresse d'éditeur fausse ; il suscita de très vives polémiques et fut unanimement condamné par toutes les factions religieuses, laissant à Spinoza une durable - mais fausse - réputation d'athée contre laquelle il se défendit, d'ailleurs, vaillamment.
"L'Ethique", son chef-d'œuvre, et l'inachevé "Traité de la réforme de l'entendement" ne furent publiés qu'à titre posthume (le "Court traité" ne parut qu'au 19ème siècle)
A la date de son décès, par crainte de représailles destructrices de ses ennemis, la nuit même, son éditeur emporta tous les manuscrits de Spinoza en lieu sûr. Il les publiera dès 1677, avec l'aide de ses amis Ludovic Meyer et Lambert Van Velthuysen.
L'œuvre …
Les écrits de Spinoza, répertoriés à ce jour, forment une bibliographie somme toute assez maigre - en volume, pas en qualité, s'entend. La voici :
- "Court traité de Dieu, de l'homme et de la béatitude" (vers 1660, découvert et publié posthume en 1852)
- "Traité de la réforme de l'entendement" (1661, inachevé, publié posthume en 1677)
- "Principes de la philosophie de Descartes" (1663)
- "Pensées métaphysiques" (1663, publiées en appendice du précédent)
- "Traité Théologico-politique" (1670, publié anonymement)
- "Éthique" (publié posthume en 1677)
- "Traité politique" (publié posthume en 1677)
- "Abrégé de grammaire hébraïque" ("Compendium grammatices linguae hebraeae", publié posthume en 1677)
- "Lettres" (75 publiées posthumes en 1677, 88 découvertes à ce jour)
On attribua, à Spinoza, une livre apocryphe intitulé : "Traité des trois imposteurs - Moïse, Jésus, Mahomet" qui fut publié en 1712 à Rotterdam sous le nom d'auteur : "L'esprit de Spinoza". Cet ouvrage est évidemment un faux notoire.
De tous les écrits de Spinoza, deux suffisent à cerner la totalité de sa pensée : "Traité Théologico-politique" qui en est la face anthropologique et "Ethique" qui en est la face métaphysique (les problèmes spécifiquement éthiques n'en forment qu'une petite partie).
Ce dernier ouvrage, manifestement le chef-d'œuvre de Spinoza, possède une singularité stylistique admirable puisqu'il est écrit sous le mode "géométrique" : axiomes, postulats, théorèmes, scolies et lemmes s'y enfilent sur le fil d'or de la méthode euclidienne. Ce mode d'écriture inverse les pratiques généralement admises en philosophies puisqu'il pose la conclusion avant d'en entamer la démonstration. L'usage voulait que la conclusion - comme son nom l'indique - close le discours. Ce n'est pas le cas en géométrie ; ce n'est pas le cas pour l'Ethique de Spinoza … ce qui n'en facilite pas la lecture car il y a là quelque chose d'artificiel dont, s'il semble garantir la rigueur absolue et mathématique de la construction, personne d'attentif n'est dupe.
Les idées …
Le traité Théologico-politique …
Le traité Théologico-politique est un énorme pavé dans la mare de la bien-pensance religieuse car il affirme - et démontre assez soigneusement - que les écrits bibliques - que Spinoza connaît parfaitement bien pour les avoir étudiés à fond durant sa jeunesse - ne sont aucunement le fruit d'une quelconque révélation divine (Dieu pourrait-il se contredire ?), mais des inventions purement humaines n'ayant pour seul but que de coaliser et d'assujettir un peuple par une loi (dont Spinoza ne dit nullement qu'elle est mauvaise).
Le titre du traité, en usant de l'expression "théologico-politique", est parfaitement clair : Moïse est un législateur, un politique, le constructeur d'une nation faite des "tribus" hétéroclites qu'il fédère sous une loi commune et unique, loi qui, pour être crédible, doit devenir sacrée. Une révélation divine y serait, évidemment, une aide providentielle. Moïse et, surtout, ses successeurs n'hésitèrent pas à user de ce subterfuge. Paul de Tarse et les évangélistes à sa botte non plus. Dieu n'y est pour rien.
Et Spinoza, sur son erre, continue à désacraliser les textes sacrés en pointant la nature édifiante et symbolique, mais purement imaginaire, de tous les "miracles" relatés au fil des versets bibliques. Il n'y a pas, il n'y aura jamais de miracles. Tout cela n'est que supercherie, légende, quête de merveilleux et récits inventés pour frapper les imaginations. Dieu n'a nul besoin de ces puérils miracles pour manifester sa magnificence et sa puissance : la Nature et la Vie y suffisent.
Au travers de ces prises de position pour le moins scandaleuses à son époque, on sent, chez Spinoza, l'influence kabbalistique ; depuis toujours, la Kabbale a pris les textes sacrés dans leur sens ésotérique, laissant la lettre exotérique au troupeau des non-initiés. Le sens réel de la Torah est caché, mystérieux, initiatique ; la lettre des récits nourrit certes les esprits simples, mais ne constituent en rien l'essentiel du texte.
Au fond, Spinoza, en plein cœur du 17ème siècle, fonde la critique et l'exégèse[1] biblique.
La plupart de ses déductions et conclusions sont aujourd'hui pleinement confirmées par les sciences bibliques, notamment celles concernant les dates d'écriture des principaux textes : le Pentateuque juif a été rédigé, en hébreu "carré", au retour de l'exil de Babylone, au 6ème siècle avant l'ère vulgaire (les Patriarches, Moïse, les Juges, David et Salomon sont des personnages largement légendaires, majoritairement fictifs), et les Evangiles chrétiens ont été rédigés, en grec, entre 80 et 200 après Jésus-Christ, dans la mouvance de Paul, contre l'Eglise judéo-chrétienne de Jacques, frère de sang de Jésus, et contre les Eglises gnostiques d'Egypte qui possédaient leurs propres Evangiles (de Thomas, de Philippe, de Marie, etc …).
Tout cela pourrait nous paraître anodin, aujourd'hui, mais imaginez que cela se passa en plein cœur du 17ème siècle : le puritanisme et le calvinisme tyrannisent le monde protestant, l'Inquisition catholique est à son mieux après avoir brûlé Giordano Bruno et fait se rétracter Galileo Galilei, la guerre, en France, entre jésuitisme et jansénisme fait rage (Pascal en subira quelques frais), la contre-réforme et le durcissement d'un catholicisme primaire et dogmatique est voulu par un Louis XIV vieillissant (Bossuet y éreinte Fénelon), Descartes use d'une langue lâche et retorse, et se planque en Hollande par crainte de représailles religieuses en France.
Il n'y a pas à dire : Spinoza a un "vache de culot" !
L'Ethique …
L'Ethique traite, essentiellement de métaphysique et en déduit des principes d'éthique qui en sont les applications. L'Ethique est écrite en latin[2] - un latin qu'aux dires mêmes de Spinoza, il maîtrise mal au point qu'il fera relire méticuleusement ses textes par ses amis latinistes hollandais afin d'en "alléger le style lourd". Pour construire son édifice, Spinoza forge quelques concepts-clés. Ceux-ci sont, évidemment, latins. Voyons-les.
Deus sive Natura : "Dieu, autrement dit la Nature".
Spinoza n'est pas athée ! Mais il est farouchement antithéiste - comme Nietzsche qui dira de lui qu'il fut son "précurseur". Le Dieu de Spinoza est immanent, il est l'Âme ou l'Esprit du monde (le spinozisme est un spiritualisme, aussi opposé au matérialisme qu'à l'idéalisme). Ce Dieu imprime au cosmos un sens, une intention, une volonté qui s'opposent au pur hasard dans l'univers et à la pure absurdité du monde propres à l'athéisme. Le Dieu de Spinoza - comme celui de Nietzsche ou d'Einstein - est Dionysos, tout à l'opposé du Dieu personnel des monothéismes. Il est le Dieu des mystiques : l'Un absolu dont le monde n'est que la manifestation. Il est le Dieu du Sadducéisme originel et de la Kabbale, et non celui des Rabbins pharisiens tardifs. Il est la Natura c'est-à-dire, si l'on se souvient que natura est le participe futur féminin du verbe nascor : "ce qui est en train de naître", ce qui émerge, ce qui émane du Mystère premier.
Spinoza s'oppose au théisme, à cette croyance dualiste et idéaliste qui pose Dieu face au monde, étranger à lui, d'une autre nature que lui, centre d'un monde céleste aux antipodes de notre monde terrestre. Ce dualisme constitutif des théologies (mono)théistes lui est inacceptable ; il pose, face à lui, un monisme intransigeant et radical : Tout est Un ! Dieu est tout (panthéisme), Dieu est en tout (immanentisme), tout est en Dieu (panenthéisme).
Tout ce qui existe manifeste Dieu, émane de Lui et Lui retourne, comme les vagues sur l'océan.
Mens : "l'Esprit"
Comme chez Hegel, la notion d'Esprit est
centrale : l'esprit de l'homme participe de l'Esprit divin et cet Esprit est,
en latin, mens qui n'est ni spiritus ("souffle") ni anima ("âme"). Comme l'anima ou le spiritus, la mens (qui
donne "mental" en français et Mensch - l'humain - en allemand) est le principe
immatériel qui anime, de l'intérieur, tout ce qui existe, mais il inclut l'idée
d'intelligence qui est cruciale pour Spinoza. L'Esprit divin - dont l'esprit
humain n'est qu'un infime reflet - est rationnel, c'est-à-dire cohérent et
logique ; il est un Logos. C'est pour
en parler correctement que Spinoza choisit le style "géométrique" et
mathématique, seul digne de lui.
Affectio et Affectus : " Modification de l'esprit et Affection du corps"
L'homme est partie intégrante du monde et de la Nature. Son corps est "affecté" par eux, c'est-à-dire que ses sens perçoivent, en permanence, des signaux, des variations, des changements d'état dans ce monde qui lui est extérieur et peu connu. Et ces "affectations" induisent des affects de l'esprit qui s'en construit des représentations.
Spinoza, en somme, invente la psychologie.
Il étudie le rapport qui existe entre les signaux des sens (les
"affections") et les évolutions (les "affects") de la
représentation du monde que l'homme s'en fait. Ce vocabulaire peut nous
paraître lourd, mais rappelons-nous que Spinoza essaie d'inventer une science
encore inconnue (la psycho-neurologie), dans une langue antique qu'il ne
maîtrise pas parfaitement …
Conatus : "l'Effort naturel pour s'accomplir en plénitude".
Spinoza construit tout son système sur une idée lumineuse et simple : tout ce qui existe émane de Dieu (le Dieu immanent qui symbolise l'Esprit de la Nature) et cette émanation a un sens, poursuit un but, a sa raison d'être (l'Esprit de Dieu est rationnel). Ce but universel fut appelé, par Aristote, l'entéléchie : l'accomplissement en plénitude de soi (Nietzsche l'appellera la volonté de puissance et Bergson, l'élan vital). Fort de cette notion, Spinoza pose que tout ce qui existe est habité par le un conatus qui est l'effort, l'intention, la volonté de se réaliser pleinement. Ce conatus est le travail intérieur, l'énergie intérieure, la force intérieure qui pousse chacun à "devenir ce qu'il est déjà", en latence. Le conatus devient ainsi le guide existentiel, la référence de vie qui fonde toute éthique.
Perfectio : la "Perfection".
La perfection est le nom que Spinoza donne au parfait accomplissement de soi, issue victorieuse du conatus. La perfection de soi est ainsi la finalité universelle de toute existence.
Laetitia : "la Joie".
La joie est, à la fois, le symptôme et la récompense de tout effort authentique d'accomplissement de soi. Puisque le seul but de toute vie est de s'accomplir en plénitude et que le signe immédiat et prégnant de cet accomplissement est la joie, la joie devient, évidemment, le but ultime de la vie. Spinoza fonde ainsi un eudémonisme radical (à ne pas confondre avec l'hédonisme qui est la recherche du plaisir des sens et non celle de la joie de l'âme et du cœur).
Servitus : l'Esclavage humain.
La
condition humaine restera tragique tant que les hommes resteront esclaves de
leurs passions, c'est-à-dire des affects qui travaillent leurs âmes et leurs
esprits, tant qu'ils ne se soumettront pas à la logique de leur conatus et qu'ils ne viseront pas
l'accomplissement et la perfection de soi. La joie, dès lors, en toute
cohérence, leur restera étrangère et ils continueront à mener une existence
misérable et douloureuse. Spinoza, dans ce chapitre de son Ethique, liste et
commente trente-sept affects qui conditionnent la servitude humaine.
Libertas : "la Liberté humaine".
Bien sûr, la liberté est l'inverse de la servitude. Spinoza est d'une radicale cohérence dans son système : si la servitude humaine est le prix de l'ignorance du conatus, la liberté, son contraire, est la conséquence de l'accomplissement de soi : plus on s'accomplit, plus on devient libre car plus on est en harmonie avec l'Esprit de Dieu qui est liberté infinie.
En synthèse …
Spinoza construit le premier système cohérent et complet de la philosophie moderne. La "Monadologie" de Leibniz le suivra et l'imitera. Ensuite, viendront Kant et Hegel.
A l'encontre de toute la tradition philosophique européenne depuis Parménide d'Elée, la doctrine de Spinoza comme, avant lui, celle d'Héraclite d'Ephèse, et après lui, celles d'Hegel, de Nietzsche, de Bergson ou de Teilhard de Chardin, se définit au départ d'une métaphysique du Devenir (Dieu vit, se construit et advient) contre les métaphysiques de l'Être (Dieu est, immuable, parfait, éternel).
L'homme y appartient totalement à la Nature, corps et âme, en opposition radicale avec la vision dualiste de l'homme qu'avait forgée Descartes, avec un corps matériel et purement mécanique et une âme céleste, don du Dieu personnel chrétien, d'une nature tout autre.
Et Spinoza fonde enfin une sotériologie, une doctrine du salut de l'homme sur un ternaire : accomplissement, joie et liberté.
Marc Halévy, 6 septembre 2012
[1] Il ne faut pas confondre "exégèse" et "herméneutique". L'exégèse est l'étude historique et areligieuse des textes au regard de leur époque d'écriture, du contexte religieux et politique qui les porte et des caractéristiques de leur auteur. L'herméneutique (du nom de Hermès Trismégiste, dieu des sciences secrètes et des connaissances occultes), quant à elle, est l'effort de décryptage du sens mystique, ésotérique, symbolique des textes, indépendamment de leur auteur ou de leur histoire. auteur. L'herméneutique (du nom de Hermès Trismégiste, dieu des sciences secrètes et des connaissances occultes), quant à elle, est l'effort de décryptage du sens mystique, ésotérique, symbolique des textes, indépendamment de leur auteur ou de leur histoire.
[2] A signaler la très belle édition bilingue de l'Ethique réalisée par Bernard Pautrat et parue dans la collection "Essais" chez Points aux Editions du Seuil (2010).