Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

De quoi "racisme" est-il le nom ?

En principe, le racisme est une attitude négative qui viserait une personne d'une autre race que soi. La notion de race est génétique (biologique) et s'exprime par des caractéristiques physiques comme la couleur de la peau (la plus visible, sans doute), comme la structure osseuse et musculaire, comme la physiologie cérébrale, etc …

Cette définition admise du mot "race" impose deux conséquences évidentes :

  1. Les races humaines existent (elles sont la résultante des hybridations successives des divers groupes d'humanoïdes comme africaniensis, neanderthalensis, floresiensis, denisovensis …).
  2. Le racisme est une attitude débile pour deux raisons majeurs :
    1. le rejet ou la haine de l'autre est toujours un crétinisme insupportable,
    2. l'appréciation de l'autre sur des critères génétiques et biologiques est particulièrement absurde.

 

Mais dans la réalité de nos sociétés occidentales, ce que l'on appelle "racisme" ne relève que très rarement de l'appartenance d'une personne à une race génétique. Le "racisme" commun est lié soit à des différences culturelles, soit à des différences comportementales. La biologie n'y intervient pas sur le fond.

Ainsi, par exemple, ce n'est pas la peau noire qui engendre un rejet, mais ce sont certains comportements de certains Africains qui peuvent être perçus comme irritants ou inacceptables par certains Européens.

 

En gros, en Europe à tout le moins et, sans doute, partiellement aux Etats-Unis, c'est donc dire dans le monde "blanc", on peut identifier :

  • un non-racisme envers les populations indiennes et asiatiques qui, presque unanimement, vivent en vase clos, discrètement, sans ostentation ni arrogance, et se comportent en conformité avec les us et coutumes indigènes ; des acculturations se font tant au niveau spirituel que scientifique ;
  • un racisme comportemental envers certaines populations africaines et musulmanes relevant de deux mécanismes différents :
    • l'exaspération face à certains pillages des systèmes sociaux,
    • le refus clair et net de l'impérialisme, ostentatoire et arrogant, de l'islamisme, ainsi que de son attitude envers les femmes et la sexualité.
  • un racisme culturel (surtout musulman) envers les communautés juives qui sont perçues, depuis l'antijudaïsme chrétien et dans l'idéologie coranique, comme porteuses de valeurs spirituelles et éthiques rédhibitoires (même si elles sont, en réalité, très largement inconnues de leurs détracteurs).

 

En toile de fond de ces "racismes" qui n'en sont pas, il y a le rejet, par les autochtones, des comportements qui sont en contradiction avec leurs valeurs et leurs croyances, leurs traditions et leurs mémoires.

Toute la question posée, aujourd'hui, tourne autour de cette notion d'autochtonie : c'est le dilemme entre multiculturalisme (qui, souvent, vire aux communautarismes les plus fermés et les plus haineux) et intégrationnisme (dont les échecs, depuis un demi siècle, sont le plus souvent cuisants).

 

Les "autochtones" ont-ils un quelconque droit à exiger des immigrés qu'ils se comportent conformément aux us et coutumes traditionnels du lieu ? Le socialo-gauchisme répond par la négative et prône le multiculturalisme, le conservato-traditionalisme répond par l'affirmative et prône l'intégrationnisme.

 

Même si les individus sont très loin d'être tous égaux et sont loin de mériter la même estime, même si l'émergence de communautés nouvelles et marquées (par immigration ou par réticulation) est inévitable dans notre monde chaotique, toute espèce de racisme est destructrice. Mais ce refus du racisme doit être accompagné de trois conditions réciproques  sine qua non : le respect, la discrétion et la modestie.

Le respect, c'est le contraire du mépris.

La discrétion, c'est le contraire de l'ostentation.

La modestie, c'est le contraire de l'arrogance.

L'espace public doit être et rester neutre (c'est sans doute cela la définition la plus concrète de la laïcité) et le communautaire doit rester privé.

De plus, en aucun cas la tolérance ne doit tolérer l'intolérance.

Les comportements en public ou dans le privé de l'autre, doivent toujours être conformes à la neutralité publique et aux us et coutumes de cet autre.

Marc HALEVY, 12/2019