Fin du mondialisme et de l'étatisme. Emergence du continentalisme et du régionalisme.
Les Etats-Nations sont de pures inventions artificielles du 19ème siècle, plus ou moins directement conséquences des monarchismes hérités de la féodalité. Le monarchisme héréditaire de droit divin était un modèle tout droit issu du christianisme où le Roi n'était que le représentant et le garant de la volonté et du droit divins sur un territoire fait de bric et de broc au fil des batailles, des mariages, des héritages, des conquêtes ... Hors qu'ils aient été soumis à l'autorité du Roi parisiano-versaillais, qu'ont donc de commun, à part la (seconde) langue (écrite), les Bretons, les Alsaciens, les Basques, les Provençaux, les Normands, les Ch'tis, les Auvergnats ou les Savoyards ? La France : ça n'existe pas ! Ni la Belgique avec ses trois régions linguistiques et culturelles. Ni l'Allemagne avec ses seize Länder, ni l'Espagne avec ses quatre langues et histoires (islamo-catholico-wisigothes), ni les Italie du Nord, de Rome, du Sud et des îles, ni des Etats-Unis qui ne sont ni des Etats, ni Unis, ni de la Grande-Bretagne (Ecosse, Irlande, pays de Galles, Cornouailles, ...), ni de la Russie de Poutine et des autres déchets de l'ex-URSS, etc ...
Ce même modèle étatique fut appliqué, tel quel, par les colonisateurs sur le départ, à leurs anciennes colonies, traçant des frontières factices bien d'équerre ne tenant aucun cas des différences d'ethnies, de cultures, de traditions, de langues, de systèmes tribaux, etc ... (en Afrique : tous "Noirs" donc dans le même sac).
Sauf rares exceptions, les Etats-Nations qui sont aujourd'hui, censés constituer les briques élémentaires de base du système géopolitique mondial, ne sont que des fabrications récentes, artificielles et contre-nature, qui, hors les politiciens professionnels, ne satisfont plus personne. Et ces Etats-Nations deviennent de moins en moins gouvernables et gérables telles quelles ... Les élections, un peu partout dans le monde démocratique, ces dix dernières années, le démontrent à suffisance.
Et comme si cela ne suffisait pas, les deux guerres mondiales du 20ème siècle en ont "remis une couche" en créant une "super-gouvernance" de façon à éviter les conflits armés par des lois, des négociations, des arrangements, ... Ce furent la Société des Nations vite tombée en déliquescence, et c'est aujourd'hui l'ONU et ses pseudopodes (CIJ, OMS, OMC, UNESCO, ...) qui, lois des grands nombres et de la majorité obligent, est aux ordres des Etats anti-occidentaux (donc pro-islamistes), anticapitalistes et anti-libéraux ("mort aux riches !), antidémocratiques et autoritaristes.
Aujourd'hui, les Etats-Nations et la mondialisation géopolitique sont définitivement morts (ils ne font, en cela, que suivre l'effondrement du paradigme "moderne" (1500-2050) qui en a été le berceau, le terreau et la serre).
Mais quelles sont les grandes lignes de force géo-économico-politiques en émergence ?
Du point de vue géopolitique, l'émergence qui s'exprime, n'est pas neuve ; elle est la voie de la continentalisation.
Les Etats-Unis, liés par la culture de la puissance industrialo-financière, l'URSS, soudée par la culture idéologique du marxisme-léninisme, et l'UE, unie par l'héritage carolingien et chrétien, ont montré la voie avec les heurs et malheurs que l'on connaît.
Cette voie est celle de la continentalisation qui se dessine sur des fondements historico-culturels anciens et profonds (les vraies identités sont continentales et ont été forgées avant l'ère chrétienne ou juste après son éclosion).
Il y a aura (il y a déjà) huit continents qui partagent le monde (avec, entre eux, des zones de friction – les guerres actuelles les expriment durement chaque jour - et des zones d'indécision parfois énormes). Ces huit continents seront (sont déjà) : l'Euroland (en gros l'UE actuelle, mais beaucoup plus unifiée et intégrée), l'Américanoland (les USA et ses clones canadiens, australiens, néozélandais, etc ...), le Latinoland (toute l'Amérique latine dès qu'elle se sera débarrassée de tous les trafics qui la gangrènent aujourd'hui), l'Afroland (l'Afrique subsaharienne, noire et non islamisée), l'Islamiland (d'Afrique du Nord à l'Indonésie en passant par le Proche-Orient – sauf Israël qui appartient à l'Euroland - et l'Iran), le Russoland (les Russies et une part des pays qui lui sont inféodés en Asie centrale ou aux abords de l'Europe), l'Indoland (l'Inde débarrassée de ses chancres musulmans, mais enrichie des pays actuels à tendance bouddhiste comme le Tibet, le Népal, le Bhoutan, le Cambodge, etc ...) et le Sinoland (la(les) Chine(s) ainsi que le Vietnam et une part de l'Asie du Sud-Est, et ... le Japon lorsqu'il verra plus clair en lui).
Répétons-le : ce qui détermine un continent, ce sont ses racines et fondations historiques et culturelles (y compris religieuses et linguistiques). Et tout de suite surgit la problématique des disséminations professionnelles et numériques : il est difficile, voire impossible, d'habiter et de vivre sur un continent dont on ne partage nullement aucune des racines historiques et culturelles. Il faudra donc appliquer strictement un principe de non immigration entre continents. Constatons que la grande majorité des migrations actuelles ont soit une origine professionnelle (qui ne tient plus dès lors que le télétravail et les liaisons numériques ne font que croître, s'amplifier et embellir), soit une origine politico-économique (ceux qui partent parce qu'ils croient, à tort, que l'herbe est plus verte chez le voisin et qu'ils y seront bien accueillis – cfr la frontière mexicaine avec les USA). Le grand principe de la continentalisation sera : "chacun chez soi". Ce qui n'empêchera nullement, que du contraire, les complémentarités dans toutes les dimensions, les échanges commerciaux (matériels ou immatériels), les collaborations, les coopérations (notamment scientifiques), les projets communs temporaires, etc ...
Mais, même si la continentalisation permet une "remise en ordre" du monde des points de vue idéologiques, religieux, culturels, historiques, linguistiques, etc ... ce n'est pas le "continent" ainsi formé et soudé qui fera bouillir la marmatite quotidienne des gens. Et c'est là que l'entité "région" prend son essor et toute son importance.
Mettons-nous bien en tête que les technologies numériques sont le contre-poison incontournable à cette maladie organisationnelle appelée "centralisation" et symbolisée par la pyramide hiérarchique : auparavant, rien d'important ne pouvait être entrepris hors des grandes villes, hors des métropoles, hors des capitales. Aujourd'hui, ces mégalopoles sont devenues des chancres pourris d'immigrations clandestines, de trafics – surtout les plus infâmes – en tous genres, et de violences de toutes sortes, de moins en moins contrôlables (des quartiers entiers de grandes villes sont devenus des Etats dans l'Etat, mais des Etats maffieux, totalement hors la Loi).
Ce n'est plus là que se produisent les valeurs d'utilité dont chacun a besoin pour vivre décemment ; ce n'est plus là où l'on travaillera, où l'on produira, où l'on apprendra, où l'on habitera, où l'on vivra. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir les chiffres actuels qui sont éloquents : les villes se vident. Il n'y a plus aucune bonne raison de passer deux heures par jour dans les navettes et autres transports en commun pour relier domicile et lieu de travail (où l'on travaillera toute le journée sur un même ordinateur que celui que l'on a à la maison, avec plein de stresses en moins).
De plus, pourp rendre l'exemple français (mais il est identique dans les autres pays), demandez à un "Parisien" qui il est, dans plus de quatre-vingt pourcents des cas, il vous dira qu'il est d'origine béarnaise, ou ardennaise, ou cévenole, ... tout ce que vous voudrez sauf "parisienne".
Qu'on se le mette une fois pour toute en tête, chacun ne se reconnait vraiment que dans le terroir où ses racines familiales se sont ancrées, et non à l'adresse où il habite.
Combien de gens n'aspirent qu'à une seule chose : retourner "chez eux" et aller finir leurs jours dans leur terroir, là où sont leurs "vraies" racines ?
De plus, les grandes centralisations de la Modernité industrialo-financière sont aujourd'hui dans une triple impasses :
- le télétravail est en train de devenir la norme car la production est essentiellement conduite par des robots et des algorithmes pilotables à distance ;
- le management sait maintenant que les grosses organisations pyramidales hiérarchiques sont un désastres d'efficacité (et des chancres de bureaucratismes et de fonctionnarismes) dans un monde devenu trop complexe pour elles, et que le passage à une organisation en réseaux de petites entités autonomes et décentralisées est vital ;
- les recrutements dans les grandes zones urbaines deviennent impossibles pour la double raison d'un manque cruel de candidature et d'une déficience notoire de qualifications, de compétences, de formations et de motivation.
En revanche, depuis longtemps, pour des raisons tant naturelles qu'historiques, la plupart des terroirs ont développé des savoir-faire spécifiques précieux qui, comme par hasard, reprennent force et vigueur, valeur et estime aujourd'hui, dans un monde qui a oublié la valeur des produits pour ne retenir que leur prix, et pour découvrir trop tard, leur mauvaise qualité et leurs faibles durabilité et réparabilité.
De plus, outre ces réservoirs inestimables de main-d'œuvre, de savoir-faire et d'expérience, les terroirs sont aussi des entités stables possédant une identité forte ; des zones où l'on se connaît et où l'on se reconnaît ; c'est-à-dire des zones où la notion de solidarité, dans tous les sens de ce mot, est une notion forte, efficace et naturellement très présente.
Est-ce à dire que le terroir est une forme de "paradis oublié" ? Certainement pas, ce serait un romantisme niais ! L'ostracisme, l'épiement de l'autre, les cancans et "qu'en dira-t-on" sont des vieux virus qu'il faut combattre avec de bons vaccins. Mais, à tout bien choisir, beaucoup préfèrent ces virus-là à ceux qui empestent et empoisonnent les grandes villes.
Voilà donc les deux pôles majeurs de la géopolitique de demain : le continent et le terroir (il remplaceront la "Comédie mondiale" et la "Patrie nationale").
Mais soyons bien clairs : le passage d'un paradigme à l'autre prendra du temps et demandera de gros efforts (à commencer par un effort de réflexion et de compréhension). Il y a là beaucoup de travail.
Mais il y a là aussi beaucoup d'urgence au vu des dégâts causés par les Institutions mondiales et étatiques ... et leurs bureaucraties fonctionnaires.
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