La culture de l'intime
La très bonne nouvelle du jour …
Selon une étude de Deloitte, les jeunes de moins de 25 ans se désintéressent complètement du cinéma, de la télévision et même du streaming … Cela faisait très longtemps, déjà, que le théâtre et l'opéra les ennuyaient à mourir.
Il me semble que tout cela signe la fin du "spectacle" … et je m'en réjouis !
Ce qui se vit, là, c'est la montée en puissance de l'intimité, de la vie "entre-soi" (les petits réseaux noétiques semi-fermés), de l'écoute de la musique et du jeu (vidéo) – le plus souvent solitaire ou face à des avatars anonymes, par Toile interposée.
La pandémie a imposé une redéfinition profonde de la "culture" et tend à déboulonner les "cultures du spectacle" et à pousser les "cultures de l'intime".
C'est sans doute une belle chance à saisir pour la lecture et le livre (à condition de sortir des impasses des bandes dessinées et autres mangas).
Il y a longtemps que les "expos", musées et autres étalages n'intéressent – à juste titre - plus grand-monde ; pour voir vraiment bien les choses, il faut préférer l'accès numérique à des photos professionnelles sur la Toile, signant ainsi un passage des "cultures de l'objet" aux "cultures de l'image".
De même, les longs voyages exotiques, épuisants, malsains et pollueurs n'ont plus aucun sens, dès lors que de vrais bons documentaires professionnels montreront tout ce qu'il y a à voir et, surtout, tout ce que l'on ne verra de toutes les façons jamais sur place, en tant que touriste. On ne voyage plus ni pour visiter, ni pour se cultiver, mais on voyage (souvent pas bien loin) pour se ressourcer.
Plus généralement, on assiste sans doute à l'effondrement des "cultures de l'extériorité" et à l'émergence des "cultures de l'intériorité".
Marc Halévy
Physicien, philosophe et prospectiviste
Le 20/04/2021