Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Le Sage et le Sot.

La voie de la médiocrité … ! Qohélèt, chapitre 10 … (10;3) : "Et aussi en chemin un gros sot piétine son cœur de sage et il dit à tous que lui est sot."

Encore une fois, la formulation du verset est embrouillée et confuse, mais l'idée de base est l'opposition entre le "sot" (SaKaL : 60+20+30=110 à 2) et le "sage" ('HaSèR : 8+60+200=268 à 16 à 7) .

 

Le "sot" vit dans la dualité donc dans le déchirement permanent entre l'ignorance et la croyance, entre le paraître et l'apparaître, entre le "on-dit" et le "on-ne-dira-pas", entre l'apparence et l'illusion, etc … : le "deux" domine le chaos de sa vie, tiré, qu'il est, à hue et à dia par les circonstances et les envies.

 

Le "sage", lui, vit dans le Sacré du septénaire : il est contemporain aux 7 jours de la Genèse et, ainsi, devient coextensif avec toute la durée du monde ; et la Lumière invisible de la Ménorah ne s'éteint jamais en lui puisqu'il vit dans la Lumière et la Ténèbre du sot n'a aucune prise sur lui.

 

Mais la sottise a une telle emprise sur l'humain que celui-ci est enclin à "piétiner son cœur de sage" et à "rentrer dans les rangs" de la bêtise si commune qui, qu'on le veuille ou non, mène le monde à la baguette, spécialement en nos temps de démagogie électoraliste et de démocrature populiste.

 

La sagesse plutôt qu'être, comme ce devrait, un élan commun unanime vers toujours plus de vérité, de sacralité, de fraternité et d'engagement à construire le Temple de ce monde, est devenu une espèce de caste inaccessible, non qu'elle soit fermée, mais parce qu'elle semble, aux sots, trop lointaine ou trop élevée ou, à tout le moins trop exigeante d'effort et de travail sur soi.

 

Et de fait, le monde humain d'aujourd'hui se scinde de plus en plus en deux clans de moins en moins conciliables : les médiocres et les sages (piétinés par les sots, c'est-à-dire les médiocres).

La médiocrité a pris le pouvoir et son tremplin est constitué des institutions étatiques, tant politiques (la médiocrité dans l'exercice des pouvoirs) que fonctionnaires (la médiocrité dans l'exécution). Il y aurait un livre à écrire intitulé : "Le triomphe de la médiocrité" ou, pour se rapprocher du Qohélèt, "Le triomphe des sots" ou, mieux : "Les sots piétinent les sages".

 

Une dichotomie difficilement réductible ou réversible s'est installée entre les Sots et les Sages. Et le suffrage universel donne toujours raison aux sots ou, plutôt, aux pervers qui manipulent les sots.

Ce que les sages disent, n'intéresse plus personne (ou si peu) et les enfants des sots ne veulent plus faire l'effort de sortir de cette médiocrité pour atteindre un début de sagesse. Le chemin de la haine de ce que l'on ne comprend pas et de la violence contre ce qui s'oppose à ses caprices, s'ouvre.

 

 

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