Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Billets écrits par Marc Halévy

Renoncer à la finalité de l'action

"Renoncer à la finalité de l'action", dit le Shiva Samhitâ ("Les recueils de Shiva") … Le résultat n'est que secondaire, le chemin est l'essentiel. Il est une irréductible différence entre mener une action pour l'atteinte d'un résultat prédéterminé, et mener une action pour l'excellence de l'acte lui-même. L'atteinte d'un résultat parfait n'est pas le but, mais la conséquence du geste parfait . C'est sur le geste qu'il faut concentrer toutes les énergies et tous les efforts, lui seul est dans le réel du présent. Le résultat, lui, n'est qu'un fantasme imaginaire. Dans le réel du présent, il n'y a que l'intention, l'art et le geste.

Médidation et sagesse comme outil de gestion (le regard d'un manager)

Conférence de Marc Halévy dans le cadre de l'Université Bouddhiste (Bruxelles, octobre 2007). Notre époque est celle d'un changement profond de paradigme. Tous les référents classiques qui avaient forgés la Modernité, sont mis à mal. La question du sens revient partout au grand galop. Pourquoi ? Pour quoi ? La question du sens est revenue au cœur de nos existences individuelles. Mais elle hante aussi nos entreprises. L'entreprise pour quoi faire ? L'économie pour quoi faire ? La croissance pour quoi faire ?

Curieux monde ...

Un article paru sur le site Medium4You.be "Nous vivons une mutation paradigmatique dont les paradoxes ici relevés ne sont que les symptômes. Un paradoxe est toujours caricatural, le trait y est forcé ... Mais ..."

Pour une axiomatique métaphysique

Les métaphysiciens, de puis toujours, essaient de se convaincre les uns les autres, par divers moyens, du mieux fondé de leur propre conviction. Ce petit jeu a presque totalement discrédité la métaphysique puisque, d'accord avec les sceptiques et les sophistes, on peut être persuadé que le raisonnement logique peut prouver tout et son contraire dès lors que les prémisses sont flous et les méthodes incomplètes. Le but du présent article n'est pas de proposer une opinion particulière que j'aurais fait mienne, mais d'établir une typologie de toutes les opinions possibles, sachant qu'il est définitivement impossible, par la logique du raisonnement, de "prouver" que telle ou telle est plus ou moins vraie. Le débat, ensuite de ce travail, ne sera donc plus de "prouver", mais , à l'instar de Pascal, de préciser son propre pari philosophique et d'éventuellement discuter de ses avantages et inconvénients par rapport aux autres paris possibles.

A propos du pyrrhonisme

Toute la logique s'effondre dès lors qu'est niée la pertinence de l'opérateur de négation et que le "vrai" et le "faux" ne sont plus contradictoires.

A quoi sert une mouche?

A rien, intrinsèquement. Mais sans mouche, rien d'autre n'existerait puisque la mouche fait "infimement" partie du processus global du Réel qui devait explorer aussi la voie "mouche".

Le Péril "Walt Disney" ou principe de Plaisir et principe de Réalité

Nos vies quotidiennes sont tenaillées entre deux principes existentiel contradictoires. Le premier, le principe de Plaisir, est typique de la petite enfance. Le second, le principe de Réalité, devrait se substituer au précédent avec l'entrée dans l'âge adulte. Pour dire vrai, c'est plutôt l'entrée dans le principe de Réalité qui est le critère majeur de l'état adulte quelque soit l'âge du néophyte.

Et si l'on parlait d'Amour ?

Pascal affirmait : "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas". L'âge noétique paraphrase : "La passion a ses raisons que la raison ne connaît pas". Abandon de la raison ? Irrationalité ? Antirationalisme ? Non ! Il ne s'agit pas de cela. Tout va bien plus loin, bien plus profond.

Oh temps suspends ton vol !

L'ère industrielle que nous quittons s'intéressait à l'espace : les effets de taille, les grandeurs d'échelle, les conquêtes de territoires et de marchés, les localisations et délocalisations, etc … L'ère noétique (la société de la connaissance et de l'information) dans laquelle nous entrons, parce qu'elle crée et fabrique des concepts et des produits dématérialisés qui circulent à la vitesse de la lumière, est bien moins liée à la problématique spatiale : le lieu importe peu, le nomade supplante le sédentaire ; mais, par contre, elle s'intéresse au temps qui devient la dimension stratégique de ses activités. Or, le temps fait problème …

Temps et mémoire

La conception classique et quasi unanime de la mémoire est celle d'un stockage, d'une manière ou d'une autre, dans le cerveau, de traces d'événements passés. L'image la plus simple - et la plus fausse -, en ce sens, est celle du disque dur d'un ordinateur qui garde des enregistrements des informations que l'on y stocke. Les psychologues et les neurobiologistes, cependant, se cassent les dents depuis toujours pour "localiser" cette mémoire : quoique l'on fasse, la mémoire semble diffuse dans l'ensemble du cerveau. En réponse à cela, après Goldscheider et Lashley, Pribram en a conçu un modèle hologrammique de la mémoire. D'autres, des modèles dynamiques d'activation de circuits neuronaux. Mais tous ces modèles ne sont que des vues de l'esprit et se heurtent au mur de l'expérience.

Le temps chaotique

Avec la complexification du monde et ses turbulences incessantes et accélérées, c'est de temps chaotique qu'il faut parler. L'imprévisibilité est patente à tous les échelons : tous les plans stratégiques se démentent, tous les budgets se révèlent irréalisables, tous les agendas explosent et plus aucune planification ne tient. Le temps est devenu chaotique : cela implique d'autres modalités existentielles et organisationnelles. Comme gérer le temps si le temps devient ingérable ?

Propos sur le Bonheur

Chaque époque, chaque civilisation se caractérisent … et périssent … par la définition qu'elle donne du Bonheur. Depuis la fin de la dernière (?) guerre mondiale, le monde dit développé a forgé et répandu partout une conception totalement hédoniste du Bonheur. Le Bonheur, c'est le plaisir et le but prédominant de la vie de la majorité de nos contemporains est d'obtenir les moyens matériels de ces plaisirs.

Entre le 'ou' et le 'et'

Outre les dualismes classiques du vrai ou faux, du bien ou mal, du beau ou laid, du sacré ou du profane, etc … la vie quotidienne est pétrie de dualismes bien plus prégnants qu'il faudrait impérativement trancher sous peine d'être voué aux gémonies : marié ou célibataire, ingénieur ou guitariste, fidèle ou volage, riche ou pauvre, renommé ou inconnu, amant ou mari, mère ou amoureuse, famille ou étranger, emploi ou loisir, salarié ou chômeur, hétéro ou homo, pudibond ou dépravé, etc …

L'oeil du marteau ne voit que les clous

La crise civilisationnelle que nous vivons est une crise profonde qui traduit l'impasse dans laquelle nous nous sommes fourvoyés depuis des siècles. Toute cette logique de la peur orgueilleuse de la mort individuelle et de la rassurance pathologique dans l'appropriation matérielle, n'est plus ni viable, ni vivable : elle est destructrice de la Terre et de l'Homme, elle est suicidaire par les effets nocifs à long terme qu'elle engendre, elle est responsable de presque toutes les dégradations terrestres et de presque toutes les misères humaines, tant physiques que morales et spirituelles. L'Occident est malade. D'une maladie mentale terriblement grave et dramatiquement contagieuse.

Inventer une nouvelle sagesse

Maintenant que la foi aveugle et naïve en l'omnipotence de la Raison et de la Science est enfin dénoncée concrètement par les impasses et les manques immenses qu'elles ont suscités, il est temps de songer à inventer une nouvelle Sagesse non pas contre la Science comme le voudraient les nostalgiques d'un "bon vieux temps" bucolique, mais au-dessus et au-delà de la Science.

Instant présent

Vivre exclusivement dans l'instant présent. Ne pas se préoccuper du passé : toutes ses traces utiles vivent encore dans l'instant présent. Ne pas se préoccuper de l'avenir : tous ses germes utiles vivent déjà dans l'instant présent.

Auto-portrait

La seule conviction que l'on puisse avoir est celle que l'on s'est laborieusement forgée soi-même pour soi. C'est le chemin qui compte, pas le résultat. Et le chemin est incommunicable. Il ne peut jamais être partagé. On peut en indiquer le point de départ, c'est tout

Amour

L'Amour tend à la fusion des parties en un Tout qui les dépasse et les transcende en les grandissant chacune. L'Amour est la synthèse dialectique entre individuation (aller au bout de soi-même) et intégration (se dépasser dans un plus grand).

A propos du mal

On dit qu'un homme va mal, fait mal, fait du mal. On dit qu'une économie, qu'une entreprise, qu'une société vont mal. On parle de mal nécessaire et de l'arbre de la connaissance du bien et du mal au jardin d'Eden. Comme si le Mal existait par lui-même. Comme s'il s'agissait d'un absolu, d'une chose en soi : il n'en est rien.

Le temps de la communication

Communiquer, c’est naturellement utiliser du temps. De notre temps pour préparer le message, du temps des récepteurs pour le traiter. La communication est consommatrice de cette ressource, estimée précieuse, qu’est le temps. Il faut par conséquent penser notre métier en pensant le temps. Un article écrit par Dominique Annet pour le magazine "Rédactuel" (ABCI)

Informatique: je t'aime ... moi non plus

L’avènement des technologies de l’information et de la communication (TIC) a changé notre métier. L’internet et son application la plus populaire, le web, ont transformés nos pratiques. Nos rapports avec nos collègues informaticiens sont en train de changer. Un article paru dans Rédacteur (trimestriel de l'ABPE), décembre 2007.

Assumer la complexité

La complexité est tout le contraire de la complication. La mayonnaise est complexe : irréversible, faite d'interactions vivantes, fortes, dynamiques, globales, mais elle est si simple : de l'œuf, de la moutarde et de l'huile. Un Airbus, lui, est compliqué mais il n'est pas complexe : il n'est que mécanique, démontable et remontable, sans interactions organiques entre ses composants.

Ascétisme médiatique

Avez-vous déjà tenté l’expérience de l’ascétisme médiatique ? Plus de média du tout. Pour un communicateur, cet exercice est une leçon de vie. Deux ans sans télévision, sans ouvrir un journal, sans magazine parcouru et sans côtoyer de journalistes, voilà mon expérience. Après quinze années de rédaction en chef, de communication d’entreprise et service de presse, le contraste est violent.